Solennité de l'Assomption de la Vierge Marie- 1998/1999
L'Assomption est la fête par excellence de la sainte Vierge puisque c'est la fête de sa naissance à l'éternité. C'est le jour de l'Assomption que le Saint Esprit la fait apparaître dans toute sa lumière, ajoutant à la plénitude de grâce qu'il a déjà donnée à Marie, la plénitude de la gloire du Père.
La grâce est un don de l'amour de Dieu qui nous permet de commencer ici-bas la vie éternelle. Mais sur la terre elle se développe avec difficulté, dans l'obscurité et la faiblesse, avec des instants de ciel bleu, mais le plus souvent à l'ombre des nuages ou dans les ténèbres des longues nuits d'hiver. Et ceci est vrai pour nous, mais plus encore pour Marie. Après la joie de la présence de Jésus qu'elle portait en elle, après l'allégresse qu'elle a chanté chez sa cousine Elisabeth, Marie connaît les épreuves de des incompréhensions, des insultes et des rejets que Jésus a du affronter tout au long de sa vie publique. Puis, lors de la Passion et la mort de son Fils, elle doit même sacrifier les derniers moments d'intimité avec lui pour prendre Jean. Et c'est nous qu'elle prend en son cœur avec Jean. Voyez comme Marie a tout vécu, avant nous et reste avec nous dans les difficultés de notre route. Les dernières années de sa vie, l'Ecriture ne nous en dit rien. Le livre des Actes mentionne sa présence au sein de la première communauté qui persévère dans la prière. Là aussi, Marie reste cachée, vivant, comme nous, les infirmités de la vieillesse. Plus elle avance dans l'amour, plus sa foi devient obscure et plus elle vit son espérance dans la faiblesse.
Le grand privilège de Marie, c'est qu'elle ne s'est jamais regardée. C'est la grâce de son Immaculée Conception. Le premier jour où elle se voit, c'est dans la splendeur de son Assomption. Elle se découvre alors dans la gloire du Père et elle est tout étonnée. "Comment, moi, la petite servante, je suis la Reine ?" Et c'est l'émerveillement. Elle chante le Magnificat du ciel. Tous les chœurs des anges, les patriarches et tous les justes que Jésus ressuscité est allé chercher aux enfers, chantent les merveilles réalisées en elle par le Saint Esprit.
Mais Marie n'est pas au ciel pour elle seule. Jésus est le Fils aîné, il est notre frère. Il a donné des apôtres et des saintes femmes à son Eglise, et donc des grands frères et de grandes sœurs. Mais cela ne suffit pas à de tout petits enfants. Il leur faut une maman. Marie est dans la gloire avec son corps maternel. Elle est présente à chacun de nous. Elle a une prédilection pour chacun de ses enfants, pour celui-ci parce qu'il est si pauvre, celui-là parce qu'il souffre, le troisième parce qu'il est persécuté. Elle nous apprend à ne pas vivre la croix comme une malédiction, mais à l'accepter doucement. Demandons à Marie de fortifier notre foi et notre espérance. Elle obtient que le petit troupeau de ceux qui croient en Jésus demeure dans la paix et la confiance. Nous pouvons faire triompher notre espérance dans chacun de ces petits moments qui sont à notre portée chaque jour, particulièrement en rendant service aux plus pauvres, en tâchant d'être droits dans les petites choses de notre vie.