Premier dimanche de carême A - 1998/1999

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Comment mener son existence pour la réussir ? Comment en découvrir le sens ? Comment, finalement, vaincre la mort ? Ces questions redoutables, toutes les civilisations se les posent depuis des millénaires.

Libre et limité, tiraillé entre la chair et l’esprit, l’être humain a beaucoup de peine pour conduire sa vie. Aveuglé par ses illusions, il se prend souvent pour un surhomme, un ange ou même un dieu. Enlisé dans ses échecs, englué dans ses faiblesses, il désespère de lui-même.

L’homme de tous les temps, l’Adam de tous les siècles, est toujours tenté par l’autosuffisance pour gérer son existence, organiser le monde et construire son bonheur selon ses plans. Il s’y connaît en paradis terrestre, mais ne réussit souvent qu’à bâtir diverses variantes d’enfers...

Dieu lui apparaît comme un rival dont il se détourne. Il veut mener seul sa barque, décider seul du bien et du mal. Il veut se construire seul, sans Dieu ni maître. Il se passe d’une alliance d’amour. Il ne veut pas vivre d’une relation filiale avec Dieu. Il veut être son propre dieu.  Il veut tout posséder et tout dominer. Voilà le péché.

Mais le récit de la chute se termine sur une note d’espérance. Rien n’est jamais perdu pour Dieu. La réconciliation est toujours possible.

En Jésus qui affronte avec nous les tentations aux masques séduisants, il vient nous rendre notre véritable liberté.  Il nous permet de retrouver le vrai visage de Dieu et le vrai visage de nos frères. Le carême est là.

Comment apaiser ta soif de bonheur ? - Il y a tout l’éventail des plaisirs sensibles et l’enivrante possession des nourritures terrestres, susurre une voix obscure. - Mais il y a surtout la chaleur, la sollicitude et les miracles de l’amour, murmure une source venue des profondeurs. Et cela seul comble, véritablement, tes faims les plus grandes...

- Et pourquoi, rétorque le charmeur, ne pas discrètement te servir de Dieu pour défendre tes idées et promouvoir tes projets, acquérir un pouvoir et briller devant les hommes ? - C’est que, réplique la Parole qui bruit comme le murmure d’une brise légère, les projets de Dieu valent infiniment plus que tes plus beaux rêves.

- Mais encore, insiste le « Malin », Dieu est un frein à ton épanouissement et à tes conquêtes. Il n’y a pas d’autre dieu que toi, et le monde est ton royaume. Que ta volonté soit faite et non la sienne ! - « Menteur », répond la voix d’éternité, la grandeur de l’homme, c’est de se soumettre amoureusement, dans la confiance, à son créateur. Sa liberté et son bonheur sont d’être en communion avec Lui. « Seigneur que ta volonté soit faite, et non la mienne. »

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