Onzième dimanche dans l'anné A - 1998/1999

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La moisson est abondante et les ouvriers sont si peu nombreux… Voilà une phrase de l’évangile qui reste d’actualité, en ces temps où non seulement les prêtres, mais aussi les laïcs engagés, se font rares. Le Seigneur continue à lancer son appel  à se mettre au service des hommes. Les foules sont toujours abattues et lasses comme des brebis sans berger. Alors, que faire ? Adopter l’attitude de Jésus.

VOIR

Tout est dans le regard et dans le cœur. Comme Jésus, il nous faut d’abord voir l’immense peuple des humains labouré par la souffrance, épuisé et découragé par mille et une formes d’oppression, des Kosovars aux Serbes victimes les uns comme les autres de la dictature et de l’intolérance, des consommateurs aux  petits producteurs punis par les agissements sans scrupules de maffias de l’agroalimentaire. Comme Jésus, il faut accueillir avec compassion tous ces affamés du corps et de l’esprit, des enfants exploités du Tiers-monde à tous ceux qui se laissent piéger dans les diverses sectes… Comme Jésus, il nous faut être un micro ultrasensible qui capte les multiples formes de souffrance et s’en fait mal…

PRIER

Devant  ces maladies à guérir et ces souffrances à soulager, et qui serrent le cœur, il ne faut pas se décourager. Il faut d’abord avoir le réflexe de prier. L’évangélisation s’enracine dans l’adoration et la supplication. Le premier ouvrier que le Christ a sous la main, c’est toi, si tu pries. Et ne prie pas seulement pour que le Seigneur envoie les autres sur le chantier. « Seigneur, donne-nous de bons bâtisseurs pour ton Royaume, mais excuse-moi si je ne me porte pas volontaire…Seigneur, secoue le jeunesse, mais épargne seulement mes enfants pour qui je prépare une brillante carrière... » Ne vivons pas notre foi comme ces milliers de supporters trop facilement critiques vis-à-vis des 22 joueurs qui, eux,  se dépensent durement.  Ayons plutôt le courage du prophète Isaïe : « Seigneur, me voici, envoie-moi » Peu importe l’heure ou l’âge, il y a toujours quelque chose à faire dans les champs du Père, ne serait-ce que quelques épis à glaner.

SE LAISSER APPELER

L’appel du Christ prend le plus souvent une forme très ordinaire : une phrase qui touche dans la méditation de l’évangile, la demande d’un prêtre ou d’un voisin, une situation de détresse qui émeut… Ainsi naissent les vocations ou les refus, dissimulés sous les excuses polies et les alibis « raisonnables ». L’appel de Jésus n’est jamais la récompense d’une vertu et donnent rarement droit à la reconnaissance. « Vous avez reçu gratuitement : donnez gratuitement… » Nous avons simplement à être fétu de paille contre le courant déchaîné du mal. A payer de notre personne pour devenir petite flamme d’espérance dans la nuit du monde…

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