Dix-septième dimanche dans l'anné A - 1998/1999

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Jésus avait l’art des conteurs d’Orient, qui savent inventer de belles images pour captiver l'intérêt de leur auditoire. Pensons aux « Mille et une nuits »  ! Aujourd’hui nous avons entendu trois petites paraboles, ciselées comme des bijoux, et qui se fixent, à la première audition, dans l’écrin de la mémoire.

Le Royaume de Dieu est caché, dit-il, comme un trésor enfoui dans un champ ou comme une perle, petite, mais d’une valeur inestimable. Dieu n’est pas évident. Il est au contraire discret, invisible. Il existe, là tout près de nous, comme un trésor fabuleux, comme une perle de grand prix qui nous réserve très heureuse surprise de se découvrir brusquement.

Le paysan et le négociant vendent tous leurs biens pour acheter le champ au trésor ou la perle fine qui vaut bien tous les sacrifices. Liquider tout pour acquérir encore plus, renoncer pour être davantage libre, abandonner pour mieux posséder… voilà la folie de ces deux personnages. Cette attitude décidée doit aussi être celle de la vie chrétienne. Nous admirons le sportif qui se prive d’une quantité de choses pour battre un record. Eh bien ! Ce sont ces mêmes choix radicaux pour le Royaume de Dieu, que Jésus veut nous voir prendre.

Mais le prix à payer pour posséder effectivement la perle rare ou le trésor caché n’est pas trop élevé en comparaison de la joie qu’il procure. « Dans sa joie, il s’en va vendre tout ce qu’il possède ». La joie indicible éclipse les sacrifices. Comme dans tout amour vrai, le ravissement d’aimer et d’être aimé de cet homme, de cette femme, fait oublier tous les autres partis possibles. La joie est première, avant les renoncements. Ca vaut la peine de lâcher du superflu pour choisir l’impérissable, de se libérer de ce qui passe pour trouver l’essentiel. Il n’est pas de bonheur plus inouï que de tirer le gros lot de l’amour infini.

Oui, le Royaume est au fond des cœurs, comme la perle qui allume le regard, comme un trésor que dégage le désir le plus profond.

Mais la chasse au trésor, doit se faire avec la sagesse de ce roi qui abandonna les rêves de longue vie ou de richesses, pour choisir l’art de gouverner et  de discerner. (Première lecture). La vraie intelligence est de se mettre à l’écoute de Dieu et de recevoir de lui le goût des vraies valeurs.

« Mon partage, Seigneur,
c’est d’observer tes paroles,
mon bonheur c’est la loi de ta bouche,
plus qu’un monceau d’or et d’argent.
… Aussi j’aime tes volontés
plus que l’or le plus précieux »,

chantait le psaume. Oui, mettons-nous à la recherche du trésor qu’est Dieu. Laissons-le réaliser son rêve pour nous : nous compter dans la multitude des frères cadets que Jésus, le Fils aîné, entraîne dans la gloire du Père. (Deuxième lecture).

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