Vingt-sixième dimanche dans l'anné A - 1998/1999

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Ezéchiel, Paul et Jésus s'entendent aujourd'hui pour nous dire que les jeux ne sont jamais faits d'avance. Quel que soit notre passé, si lourdes soient nos fautes, tout est toujours possible. On peut se refaire à neuf et repartir à nouveau. «Convertissez-vous et vous vivrez ». Notre avenir dépend de nous. Tout homme, chaque jour, brise ou forge ses chaînes.

L'évangile commence comme la parabole de l'enfant prodigue : « Un homme avait deux fils ». Les deux fils, dans la pensée de Jésus, représente une seule et même personne.

A certains moments, nous sommes le premier fils, celui qui commence par dire «non», puis va travailler à la vigne du père. Jésus est celui qui n'enferme jamais personne dans son passé. Dans nos difficultés actuelles, il voit l'homme nouveau qui difficilement va, peut-être, en naître. Pour Dieu, il n'y a pas de bons définitifs ni des mauvais définitifs. Il y a des hommes et de femmes en marche, qui avancent … ou qui reculent.

Nous collons si aisément des étiquettes aux autres. Nous ne croyons guère à la sincérité de celui qui semble se convertir et nous imaginons mal des gens honnêtes se dévoyer. Non, pour Dieu, tout reste possible. Retenons cette première pointe, pleine d'espérance. Ceux qui répondent non à leur Père du ciel, et je suis de ceux-là à certaines heures, peuvent se convertir, dire «non» et obéir quand même.

Mais c'est avant tout sur le second fils que l'accent est mis. Les belles paroles ne peuvent suffire. Un «oui» donné des lèvres seulement, mais du cœur et non suivi d'actes ne signifie rien.   « N'aimons ni en paroles ni en langue, mais en actes et en vérité », dira saint Jean (1Jean 3, 18).

Comme nous sommes loin de cette espèce de justification mauvaise des tiédeurs et des lâchetés envers Dieu que révèle la formule facile : « je suis croyant non pratiquant », ou l'accusation des pratiquants     « de ne pas être meilleurs que les autres ». Cela équivaut à dire « oui » à Dieu par les lèvres et « non » par les actes. Ce ne sont pas les professions de foi qui comptent, mais les comportements de foi. Et en jugeant les autres du haut d'une prétendue vertu, les néo-pharisiens d'aujourd'hui font du petit troupeau resté fidèle l'objet de railleries désinvoltes. On ne se souvient des pratiquants que pour collecter à la sortie des églises. Le reste du temps, on s'en moque et on n'a pas besoin de Dieu.

Mais retenons, nous aussi, qu'il ne suffit de pratiquer pour être automatiquement des « justes ». A tout moment, nous nous retrouvons dans les deux rôles. Le seul vrai juste, c'est Jésus. Et, lui, a porté notre péché pour que, justement, celui qui refuse ou se contente de belles paroles retrouve le chemin de la vraie vie, à l'exemple de Paul.

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