Troisième dimanche dans l'anné A - 1998/1999

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Jésus vient d’apprendre l’arrestation de Jean Baptiste. Le climat n’est pas à la facilité pour les prédicateurs : ceux qui osent dire la vérité, on les fait taire. Ce serait le moment de ne pas faire de vagues, de rester tranquillement charpentier dans son petit village .

Tout au contraire, Jésus, puisqu’on emprisonne son cousin, décide de prendre la suite. Il quitte Nazareth-des-collines pour Capharnaüm-sur-Mer.

Pourquoi ? Parce que Jésus cherche le contact. Capharnaüm est le « carrefour des païens », une étape sur une grande voie romaine, la « Via Maris », où circulent ca-ravanes de toutes nations et races entre la Méditerranée et Damas, la porte du désert. Le Nazaréen va pouvoir, dans ce noeud de communications, porter la Bonne Nouvelle à toutes sortes de gens. Prophète de la lumière, il vient spontanément pour éclairer « le pays de l’ombre », médecin des âmes, il va là où se trouvent les malades, il vient se mettre au plus près de ceux qui sont les plus loin de Dieu.

Déjà, cette attitude de Jésus nous renvoie à nous-mêmes. Restons-nous frileusement repliés sur nos milieux chrétiens ? Ou nous rendons-nous là où Jésus nous précède, au « carrefour » des païens de notre temps ? Cherchons-nous, comme le firent en leur temps de mutation au XIIe siècle, un saint François ou un saint Dominique, à rejoindre les hommes là où ils vivent, pour leur annoncer l’évangile, dans leur culture ?

Et que dit Jésus ? Il reprend la prédication du Baptiste : « Convertissez-vous, car le Royaume des cieux est proche. » Changez vos coeurs, transformez vos manières d’agir. Laissez Dieu vraiment guider vos vies. C’est que, spontanément, nous ne sommes pas tournés vers Dieu ni vers les autres. Nous sommes naturellement centrés sur nous-mêmes. La société ne s’améliorera en profondeur que si je commence à me changer moi-même. Demandons-nous quelle est la conversion bien concrète que Dieu nous demande en ce moment, dans nos familles, notre entourage, notre métier.

C’est d’ailleurs, au coeur de leur vie professionnelle, que Jésus va appeler les pre-miers apôtres : Pierre, André, Jacques et Jean. Et nous voyons déjà, en eux, la con-version commencer. Si Jésus a quitté la tranquillité de son Nazareth, ces quatre marins pêcheurs laissent barques, filets et père pour aller à la suite de Jésus.

L’Esprit nous invite tous à participer à une nouvelle évangélisation. Sachons, à l’exemple des premiers appelés, que cela ne se fera pas sans sacrifices, mais aussi avec joie, si nous restons avec le Christ.

Ensuite, Jésus nous montre ce que c’est évangéliser. Prenons le temps de le con-templer longuement. Il proclame une Bonne Nouvelle : le Royaume de Dieu est arrivé ! Il enseigne longuement, en paraboles et, sans doute, comme les rabbins de son temps, en faisant apprendre par coeur, par le coeur, des textes que ses auditeurs n’ont jamais oublié... « Bienheureux les pauvres de coeur ». Enfin il guérit, il se laisse émouvoir par toutes les souffrances rencontrées sur son chemin. Oui, Seigneur, guéris-nous ! Et fais de nous des sauveurs avec Toi.

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