Premier dimanche de l'Avent A - 2004-2005

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Rappelez-vous le conte de Barbe Bleue, qui condamne son épouse à mourir pour avoir été trop curieuse. Il lui donne un « demi quart d'heure » pour prier Dieu avant sa mort. Elle appelle sa sœur  Anne et lui dit : « Ma sœur Anne, monte, je te prie, sur le haut de la tour pour voir si mes frères ne viennent point : ils m'ont promis qu'ils me viendraient voir aujourd'hui; et si tu les vois, fais-leur signe de se hâter. » Anne monte donc sur le haut de la tour ; et la pauvre affligée lui crie de temps en temps : « Anne, ma sœur Anne, ne vois-tu rien venir ? » Quatre fois, elle lance cet appel à sa sœur Anne qui lui répond par deux fois : « Je ne vois rien que le soleil qui poudroie, et l'herbe qui verdoie ». La troisième fois, elle lui dit : « Je vois une grosse poussière qui vient de ce côté-ci... mais ce ne sont pas vos frères, c'est un troupeau de moutons. » De plus en plus désespérée, elle pose une dernière fois la question à sa sœur qui lui répond : « Je vois deux cavaliers qui viennent de ce côté, mais il sont bien loin encore. » « Dieu soit loué, s'écria-t-elle, ce sont mes frères. Je leur fais signe tant que je puis de se hâter. » L'Avent, et plus largement toute notre vie, est comme la « veille » attentive du haut d’une tour du conte de notre enfance. 

La maman qui attend son bébé, la fiancée qui guette à la fenêtre, sont partagées entre l’impatience et la joie du désir. Attendons-nous le Seigneur avec une telle soif ?

Il est bon que, chaque année, l'Avent nous rappelle de désirer le Bien-Aimé. « Anne, ma sœur Anne, ne vois-tu rien venir ? »

Saint Paul, dans sa lettre aux Romains, nous y invite : « Rejetons les activités des ténèbres, revêtons-nous pour le combat de la lumière. Conduisons-nous honnêtement, comme on le fait en plein jour, sans ripailles, ni beuveries, sans orgies ni débauches, sans dispute ni jalousie, mais revêtez le Seigneur Jésus. »
Qu'est-ce à dire, sinon que pour préparer la venue de notre Bien-Aimé, nous sommes invités à nous purifier le cœur. Des célébrations du pardon sont offertes avant Noël. Profitons-en pour nous rapprocher du Seigneur, toujours prêt à nous pardonner.

Décorons aussi notre maison intérieure en ménageant un peu de temps pour prier davantage en Avent. Des veillées seront organisées dans chacune des paroisses. Nous avons des églises à portée de pas ou de voiture... pourquoi n'y entrerions-nous pas pour nous reposer de nos courses et pour saluer un petit instant le Seigneur qui nous attend ? Nous avons un chapelet à portée de la main... pourquoi n'en profiterions-nous pour dire discrètement quelques « Je vous salue » en compagnie de Marie ? Nous avons peut-être un « Prions en Église » ou un livret de réflexions pour le temps de l'Avent : lisons-les plus et mieux.

Anne guette ses frères. Elle est montée à la tour, elle a mis sa main au-dessus des yeux, elle regarde au loin la poussière que soulève les chevaux des cavaliers.

Le temps de l'Avent est celui du guet. Nous surveillons avec l'attention de l'amour et du désir l'Époux qui doit venir. Pour rien au monde, nous ne voudrions le manquer. Et nous le reconnaissons qui vient déjà dans le pauvre : l'Avent est le temps du partage, d’autant plus que cette année c’est une œuvre de Stavelot (La Rouette, « Qué novèle ») qui est retenue par l’action « Vivre ensemble ».

Le temps de l'Avent est un temps d'attente et de désir du Seigneur. C'est le temps de « veiller » pour ne pas manquer le Bien-Aimé qui passe. Hâtons-nous, préparons nous !

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