Dimanche de la Sainte Famille A - 2007-2008

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Dans le prolongement de Noël, nous célébrons, en ce dimanche, la sainte famille de Jésus, Marie et Joseph. Que découvrons-nous dans le récit de saint Matthieu ? Que dès les premiers jours, la vie de Jésus a été menacée et ce fut la responsabilité de ses parents de la protéger. La fuite en Égypte nous fait penser à toutes ces familles qui ont tout quitté pour fuir les conflits et la guerre. Nous en avons de nombreux exemples en Irak, en Colombie, ou encore au Darfour et au Congo. Dans tous les cas, ce sont les familles (avant tout les femmes et les enfants) qui sont les premières victimes des convoitises et des affrontements politiques.

Devant la tentative de meurtre que la paranoïa du roi Hérode machinait contre Jésus, la fuite précipitée en Égypte s’imposait. Si la menace a du atteindre profondément Marie et Joseph, elle n’a cependant pas affecté leur amour. Elle l’a plutôt consolidé leur volonté de protéger à tout prix leur enfant. C’est un premier message adressé à tous les parents : les épreuves, qui peuvent certes détruire l’amour, peuvent aussi être l’occasion d’une croissance dans l’amour et d’un renouvellement de la force de vivre .

Les deux autres textes que la liturgie nous a proposé, nous rapportent des propos de sagesse et des conseils dont nous pouvons toujours tirer profit.

Ben Sirac insiste sur le respect dû aux parents. « Honore ton père…glorifie ta mère. » Fais-le parce que tu as reçu d’eux la vie et parce que, malgré leurs limites, leurs faiblesses, leurs erreurs et même les blessures infligées, ils ont eu souci de toi et t’ont aimé. Puis il ajoute : « Soutiens ton père… soutiens ta mère dans sa vieillesse… Même si leur esprit les abandonne, sois indulgent. » Impossible d’entendre ces recommandations sans les appliquer de manière bien concrète à chacune de nos familles..

Des mots de l’apôtre Paul, bien sûr à situer dans le contexte de la société antique où ils furent écrits, retenons ceci qui reste tout à fait d’actualité, par le biais d’un jeu de mots : « Supportez-vous mutuellement. » En vocabulaire d’aujourd’hui, on pourrait dire : « soyez les supporters les uns des autres ! » Nous venons de vivre Noël : allons-nous en partager la grâce ou en rester à une superficielle émotion : la dinde était cuite à point, les cadeaux bien choisis, la messe de minuit charmante… ? Ou bien quelque peu partager sur notre vie profonde, celle qui a une dimension d’éternité ? Le don de Dieu à Noël, cela peut être cette jeune qui ose dire sa souffrance pour retrouver un chemin de vie, ou ce couple qui décide sous l’invitation amicale de leurs enfants de se marier… Supporter l’autre dans le sens du « fan » sportif, on ne peut le faire que si on connaît le don qui lui est fait ; si on découvre en lui le cheminement de Dieu…

Il nous faut protéger la famille. Chacun de nous y a sa part : grands-parents, parents, enfants peuvent s’entraider et s’encourager les uns les autres. Mais la société y a aussi sa part et nous avons à veiller à ce qu'elle la fasse. On est souvent loin de penser à la famille dans les politiques des gouvernements et des entreprises. Les horaires de travail et la charge que l'on impose à certains hommes et certaines femmes détruisent pratiquement toute possibilité de vie familiale. Est-ce que l'on pense qu'en licenciant quelqu'un, on congédie ordinairement toute une famille ? « La personne d'abord » devrait être le mot d'ordre de nos sociétés surtout pour les plus petites et nécessaires d’entre elles : nos familles.

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