Deuxième dimanche de l'Avent A - 2007-2008
Préparer le chemin du Seigneur, c'est se décider à redonner à sa relation avec Dieu et avec les autres plus de force et de chaleur, c’est enlever les obstacles à sa venue dans notre vie. Comment faire ?
Se convertir, c’est d’abord changer de regard :
- le regard sur les autres en évitant de les enfermer dans un personnage, en sachant qu’eux aussi sont sur un chemin de conversion
- le regard sur nous-mêmes pour libérer en soi tout ce que Dieu nous a donné. C’est aussi nous détourner du péché pour regarder vers Celui qui vient
- le regard sur le monde pour voir plus loin et plus profondément que l’immédiat. Isaïe annonce au peuple menacé par l »invasion un monde paradisiaque, du loup avec l’agneau, de l’enfant qui joue sur le trou du cobra…
Enlever les obstacles, c’est ensuite renouveler notre espérance. Saint Paul vient de magnifiquement nous le rappeler dans la seconde lecture. Et l’Avent cette année coïncide avec la seconde encyclique du pape Benoît XVI justement dédiée à l’espérance. Christ est ressuscité. Quelles que soient les puissances de mal et de mort, il a déjà vaincu. Il aura le dernier mot. Il reviendra dans la gloire pour achever ce monde dans la plénitude de l’amour !
Préparer les chemins au Seigneur enfin, c’est oser la confiance. Lorsque Jean Baptiste prêchait au Jourdain, il invitait les foules à se faire baptiser. Or être baptisé, cela veut dire concrètement plonger. Pour plonger, il faut surmonter la peur de se noyer ou la peur de l’eau froide. C’est lâcher prise, c’est accepter que Jésus devienne le maître de ma vie, le pilote de mon bateau, le guide de ma cordée, celui qui mène le jeu. Alors nous pourrons, avec Lui, commencer à rendre autre le monde. Nous pourrons modestement lutter contre la violence, le racisme, le rejet de l'autre. Avec les moyens dont nous disposons, ce ne sera peut-être qu’une petite goutte dans un océan. Mais n’oublions jamais que la mer est formée de la somme de ces gouttelettes.
Puissions-nous accueillir l’appel urgent à quitter nos chemins de mort, et à choisir la vie. Derrière la rude colère de Jean Baptiste, c’est la démesure même de la tendresse de Dieu qui cherche à venir au jour, un Dieu qui ne peut accepter qu’aucun de ses enfants se perde.
C'est en mettant notre vie plus en accord avec l'évangile que nous nous préparons à devenir davantage des témoins d’espérance.