Quatrième dimanche de Pâques A - 2010-2011

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« Moi je suis venu pour que les hommes aient la vie, pour qu'ils l'aient en abondance »! , dit Jésus à la fin de l'évangile. Son souhait, c’est que la vie qu'il propose soit abondante. Jésus est ressuscité ! Il a ouvert les portes de la vie. Il en a fait sauter les verrous les plus résistants.

Mais attention : si Jésus frappe à la porte de nos cœurs,  cette porte n'a pas de poignée au dehors. Elle ne peut s'ouvrir que de l'intérieur. C'est chacun de nous qui doit lui ouvrir sa porte. Sans prière, sans vie intérieure, il ne peut y avoir rencontre de Jésus.

Aujourd’hui, 2000 ans ont passé depuis le discours de Pierre au jour de Pentecôte que nous rapportait la première lecture. « Convertissez-vous », disait-il, c'est-à-dire  passez du côté de Dieu, entrez déjà dans cette résurrection que Jésus nous apporte par sa Pâque. Durant trois siècles, des petites communautés où l’on s’aimait les uns les autres, tous sur pied d’égalité, sont nées dans l’Empire romain. Les nombreuses persécutions n’y firent rien. C’était le temps des martyrs. Saint Pierre, encore lui, dans sa première lettre, avait d’ailleurs prévenu : le Christ lui-même a souffert et vous a laissé un exemple. Et il ajoutait : « Vous étiez errants comme des brebis ; mais à présent vous êtes revenus vers le berger qui veille sur vous. »

Petit à petit, le troupeau a pris de l’importance. L’Église est devenue puissante. Tous se disaient chrétiens, ce qui ne les empêchait pas de se faire la guerre entre eux ! Ce n’est pas toujours lorsque chrétiens étaient les plus nombreux qu’ils étaient les meilleurs ! Chaque génération, a son tour,  doit se convertir. Il n'y a rien d'automatique.

Aujourd’hui, nous sommes redevenus un petit troupeau. On ne nous met plus à mort, mais notre voix se perd dans l’oubli et dans l'indifférence. Peut-être pouvons-nous saisir cela comme une chance, une grâce. Ne serions-nous pas appelés à réentendre la voix du berger qui nous appelle chacun, chacune par notre nom ? Ne devrions-nous pas nous décider à passer par la porte du baptême en toute vérité ? N’est-il pas temps de cgoisir à nouveau notre baptême ? Tant de portes aujourd’hui nous sont offertes – les plaisirs, les jeux, les sports… – et Jésus nous dit : ma porte, elle aussi, est ouverte. Elle étroite, c’est vrai, mais si tu passes par elle, tu trouveras des prés d’herbe fraîche, une vie en abondance. « Le Seigneur est mon berger », avons-nous chanté tout à l’heure.

L’Église est devenue l’affaire de chacun, et plus seulement celle des prêtres. En ces temps de pénurie, l’Esprit nous invite à prendre nos communautés en charge, à leur donner de notre temps et de notre cœur. Et l’Église a besoin de chacun de nous, même des plus jeunes. Cet hiver, il a beaucoup neigé. Un flocon de neige, ça ne pèse que trois fois rien ! Mais un flocon qui se pose après des milliers d’autres peut tout changer, jusqu’à briser une branche d’arbre ! Tous sont donc indispensables. L’Église a besoin de chacun, sans exception. Et de vous aussi, les enfants. Les grands acolytes peuvent dès dimanche prochain vous apprendre à servir la messe, si vous le désirez.

Une forme d’Église est occupée à disparaître, une autre à naître. Seul un surcroît de confiance, d'amour et d'espérance permettront à nos petites communautés de traverser l'hiver pour germer en un nouveau printemps. Chacun de nous, y compris les tout jeunes et les tout vieux, peuvent y contribuer. Soyons de bons flocons !

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