Baptême du Seigneur année A - 2010-2011

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Après Noël, l'Épiphanie, voici le Baptême de Jésus, la plénitude du mystère inépuisable de Noël ! Plus d'anges, de bergers, ni d’étoile ou  de mages,  mais  des cieux qui s’ouvrentsur Jésus sortant des eaux du Jourdain. C’est là que nous est manifesté le grand secret du mystère de Jésus : solidaire des pécheurs, dont il partage toutes les détresses, Jésus est en même temps rempli de l'Esprit par lequel le Père nous adopte comme ses enfants bien-aimés.

Jésus, solidaire des pécheurs 

Loin de se tenir à distance,  Jésus, - le pur, le sans péché -, se solidarise avec les pécheurs que nous sommes. Non qu’il soit complice du mal qui est en nous, mais il descend plus profondément que ce cancer qui nous ronge... « Il n'écrasera pas le roseau froissé, il n'éteindra pas la mèche qui faibli ». La douceur de sa compassion est telle que derrière le péché de chacun, il voit plus encore la souffrance qui le mine. 

« Il faut que s’accomplisse toute justice ». Il faut que s'accomplisse l'humanité qui ne peut se nier elle-même. Le salut de Dieu ne se fait pas au mépris de l'humain. Il l'accomplit. Il épouse ses méandres, assume son péché. Pas de déni ; pas de mépris de l'humanité ni de refus de la condition humaine. Tout en l'homme, même et surtout son mal, est touché par le salut de Dieu, lorsque Jésus plonge humblement dans le Jourdain.

Rempli de l'Esprit, Jésus fait de nous les bien-aimés du Père

Mais il ya plus dans ce baptême. Il y a plus qu'un mystère de partage et compassion. Il  est un mystère d'illumination, de transfiguration de nos vies. Au bord du Jourdain nous est manifesté le secret le plus profond du mystère de Jésus et de chacune de nos vies. Par le baptême de Jésus, nous sommes introduits, au-delà du voile, dans l'intimité de Dieu, de ce lieu inaccessible et caché où le Père murmure à son Fils : « C'est toi mon Fils bien-aimé ; en toi j'ai mis tout mon amour. »

Quand Dieu se fait homme dans l'enfant de Bethléem, quand il incline la tête devant Jean-Baptiste et descend dans les eaux du Jourdain, c'est le mystère de Dieu, de l'amour du Père, du Fils et de l'Esprit, le mystère de trinitaire qui nous est révélé.

Saint Cyrille d’Alexandrie (4e - 5e s.) écrit dans son commentaire de l’évangile de Jean : « Celui qui était Dieu, engendré par lui avant les siècles, le Père dit qu’il est engendré aujourd’hui ; cela signifie qu’il nous accueille en lui comme des fils adoptifs, car toute l’humanité était contenue dans le Christ en tant qu’il était homme » (Office des lectures du jeudi après l’Epiphanie).

Tout engoncé que nous soyons encore dans la boue de notre mal, et l’Eglise catholique de Belgique en prend douloureusement conscience, nous sommes pourtant déjà étoilés de lumière et de grandeur par l’Esprit de nos baptêmes qui murmure au fond de notre cœur : « Abba, Père. »

Du baptême à l'aube de notre vie jusqu'à l'ultime baptême de notre Passion et de notre mort, qu’un seul mot remplisse et comble nos vies, comme celle de Jésus : « Tu es mon Enfant bien-aimé ; en toi, j'ai mis tout mon amour ! »

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