Dimanche de la Sainte Famille année A - 2010-2011

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Au lendemain de Noël, notre regard se porte vers la Sainte Famille de Jésus, Marie et Joseph. La joie de Noël n’est-elle pas atténuée par les difficultés de tant de nos familles. Tant de couples, de frères ou de sœurs ne peuvent plus vivre Noël ensemble. En nous tournant  tournons vers la famille de Marie, Joseph et Jésus, reprenons un peu souffle.

Certes la sainte famille est unique. Le père, Joseph, n'est pas le père. Aucun homme n’est à la fois si pleinement présent et si discret dans l’accueil de Dieu. Comme Marie, il a bénéficié d'une annonciation. Comme Marie, il a dû consentir à la mission que Dieu lui confiait. On peut assez aisément imaginer la générosité désintéressée de celui dont toute la vie s'est accomplie dans l'effacement.

Marie, si elle est bien la mère, la conception virginale en fait une mère tout à fait à part. Ici encore, la réserve est de mise. Le mystère de Marie, comme celui de Joseph, est marqué du sceau de la retenue. Comme Joseph, elle allie  une présence totale à Jésus avec une discrétion absolue. Dans la vie des ces deux êtres, Joseph et Marie, Dieu passe. Tout passe par eux. C'est à eux que Dieu a confié le trésor le plus inimaginable, son propre Fils bien-aimé, celui qui est de toute éternité le reflet de sa splendeur.  

Leur couple a été appelés à tout recevoir mais aussi à ne rien garder pour eux. S’ils offrent l’hospitalité et la protection à Dieu qui  indiciblement s’est fait petit enfant, c’est aussitôt pour nous l’offrir. Telle est bien le sens eucharistique de la Vierge déposant son nouveau-né dans une mangeoire comme nous le raconte l’évangile de la nuit de Noël : Jésus, Pain rompu pour la Vie du monde, elle nous le donne, dès sa naissance.

Si uniques soient-ils, Marie et Joseph nous fournissent pourtant un modèle bien concret dans leur existence mouvementée. Le texte de Paul dans sa lettre aux Colossiens (2e lecture), surtout dans sa première partie, décrit l’attitude requise de toute personne au sein d’une famille comme au sein d’une communauté. Puisque nous sommes tous les bien-aimés de Dieu, nous devons, dit-il, revêtir nos cœurs de tendresse et de bonté, d’humilité, de douceur et de patience, nous supportant mutuellement et même nous pardonnant lorsque nous avons quelque reproche à nous faire, nous souvenant que nous avons été nous-mêmes pardonnés par le Seigneur.

C’est le seul témoignage que nous avons à nous donner les uns aux autres et, entre nous, entre familles, entre proches, « Dieu premier servi », comme disait Jeanne d’Arc. Que Dieu premier aimé, soit entre nous, hommes et femmes, mariés, célibataires, parents, enfants entre eux, familles entre familles, la source de cet esprit de bienveillance, c’est-à-direqui veit le bien de l’autre. Que Dieu naisse et grandisse en nous comme dans nos rencontres.

Ce trésor qu’est Dieu fragile, désarmé et toute bienveillance, est déposé dans nos mains vides comme il a été confié à celles de Joseph et Marie. Devenu adulte, le Christ révèlera qu'il fait partie d'une autre Famille, celle de Dieu Père, Fils et Saint Esprit. Sa mission sera de ramener tous les hommes vers le Père. Au jour de notre baptême, nous avons été plongés dans cette Famille de Dieu. Nous avons été immergés dans cet océan d'amour qui est en lui. Et nous sommes invités à marcher tous les jours vers ce monde nouveau que Jésus appelle le Royaume de Dieu.

Qu'il s'agisse de la Sainte Famille ou de nos familles ou de nos communautés, il s'agit toujours d'apprendre à recevoir et à partager notre trésor le plus précieux : Dieu fait homme en Jésus Christ, source de toute bienveillance.

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