Trinité A - 2010-2011

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Toutes les religions, y compris celle d’Israël durant l’Ancien Testament, font de Dieu le maître absolu de toutes choses – maître de la vie et de la mort, du bonheur et du malheur, maître des personnes et des choses.  Et cette conception du Dieu maître de tout est souvent utilisée pour justifier et fonder le pouvoir de tous les autres maîtres d’ici-bas. 

 La grande révolution qu’apporte Jésus de Nazareth, c’est qu’il appelle Dieu non plus « Seigneur » ou « maître », mais bien « Père ».  Désormais aucune forme d’esclavage n’est justifiée, aucune forme d’attitude servile et craintive non plus, car pour Dieu les hommes et les femmes ne sont pas des esclaves, ni des serviteurs et des servantes, mais des fils et des filles. Rien que cela suffirait à nous mettre dans cette « joie » que Paul recommande, joie du « Dieu d’amour et de paix » qui est avec nous (2e lecture).

 Mais il n’a pas suffi à Dieu d’être Père. « Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique » (évangile). Il a voulu aussi être frère.  En s’incarnant, en se faisant « Fils de l’Homme », il s’est fait notre frère.  Il a partagé avec nous cette expérience de sa relation filiale avec Dieu. Il nous a dit que Dieu est son Père, que Lui et son Père sont unis par un mystère d'amour qu'il appelle l'Esprit et que, finalement, son Père et Lui sont Un. Et chose merveilleuse pour nous tous, c'est que nous sommes invités à entrer dans cette relation, dans cette danse trinitaire.

Pour nous rendre capables d’être fils et d’être frères, Dieu nous a donné son Esprit, qui est la vie que le Père nous communique, et qui est l’amour dont il nous aime et avec lequel il veut que nous l’aimions et que nous nous aimions les uns les autres.  Comme l’écrit saint Paul aux Romains, nous n’avons pas reçu un esprit d’esclavage, mais un esprit qui rend fils et qui nous permet de crier « Abba, Père ». (Romains 8,15)     

Le sommet de la Révélation du Nouveau Testament est que Dieu est amour ;  non pas un amour abstrait, mais un amour incarné dans l’histoire, dans notre histoire. L’amour de Dieu, tel qu’il est révélé non seulement dans le Nouveau Testament, mais tout au long de la Bible est un amour personnel qui s’dresse à chacun de nous, un amour sans limite, un amour universel qui ne se refuse à personne, un Amour « … tendre et miséricordieux, lent à la colère, plein d’amour et de fidélité. »(1ère lecture)

 S'il est vrai que Dieu est amour, chaque fois que nous aimons en vérité, nous participons à sa vie. Qu'il s'agisse de l'amour entre parents et enfants, entre amants ou époux, entre frères et sœurs d'une même famille … chaque fois que nous aimons, nous participons à la vie de Dieu. Lorsque nous aimons les autres (et aussi lorsque nous nous aimons nous-mêmes, comme fait Dieu), nous vivons le mystère de la Trinité en laquelle Dieu est à la fois l'aimant, l'aimé et l'amour qui les unit.

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