28e dimanche dans l'année A

Retour

Les coutumes voulaient, lors des grands mariages orientaux, qu’on avertisse les invités longtemps à l’avance, puis, le jour venu, que l’on envoie des serviteurs les appeler. Ainsi fait le roi de la parabole que nous venons d’entendre. Or, voici que les invités refusent de répondre à l’appel du Roi, rejetant, et plus, ils insultent ou même tuent ses messagers. Quelle violence insensée ! Le roi, c’est Dieu. Dieu invite chacun au banquet des noces : « Ce jour-là, le Seigneur, Dieu de l'univers, préparera pour tous les peuples, sur sa montagne, un festin de viandes grasses et de vins capiteux. » (Première lecture) Chaque homme est appelé à son intimité.  « Moïse … ainsi qu'Aaron, Nadav et Avihou, et soixante-dix des anciens d'Israël… virent le Dieu d'Israël et sous ses pieds, c'était comme une sorte de pavement de lazulite, d'une limpidité semblable au fond du ciel... Ils contemplèrent Dieu, ils mangèrent et ils burent » (Exode 24.)

Le roi envoie alors ses serviteurs à la rencontre des pauvres. Quelle a été la réaction de ces « pauvres, estropiés, aveugles et boiteux » (Luc 14, 21) quand ils apprennent qu’ils sont invités au palais royal pour la grande fête des noces : la surprise, l’incompréhension, l’étonnement ? Peut-être l’incrédulité chez d’aucun car les pauvres ne sont jamais invités chez les riches et ils ne peuvent même pas se nourrir de ce qui tombe de leur table comme Lazare  (Luc 16, 21). Mais n’est-ce pas plutôt l’émerveillement qui domine : Qui est semblable à notre Dieu ? « De la poussière il relève le faible, du fumier il retire le pauvre pour l’asseoir en compagnie des princes »  (Psaume 112,7-8) La Bonne Nouvelle annoncée aux pauvres …  Pensons à l’effarement de Pierre : « Éloigne-toi de moi, Seigneur, car je suis un homme pécheur ! » (Luc 5, 8). Songeons à l’étonnement de la Samaritaine : « Comment ! toi qui est juif tu me demandes à boire, à moi qui suis une samaritaine ?  «   (Jean 4, 9) Revivons la surprise de Jean Baptiste : « C’est moi qui ai besoin d’être baptisé, et toi, tu viens à moi ! » (Matthieu 3, 14) Rappelons-nous  la joie de Lévi et de Zachée qui accueillent chez eux celui qui « n’est pas venu appeler les justes mais les pécheurs »     (Mt 9, 12), « qui est venu chercher et sauver ce qui était perdu. »    (Luc 19, 10).

On ne peut qu’avoir le cœur revêtu d’émerveillement devant l’Amour immérité de Dieu qui est et reste incompréhensible? Il m’a fait miséricorde à moi, le dernier des pécheurs ! « Comment rendrai-je au Seigneur tout le bien qu’il ma fait ? »   (Psaume 116, 12) « Tu as changé mon deuil en une danse ! » Psaume 30, 12).

 « Je puis tout en celui qui me rend fort » (2e lecture). Désormais aucune peur ne doit nous arrêter, car Jésus, nous rend forts en nous donnant son Esprit Saint. « Il nous fait traverser les ravins de la mort », chantait le psaume d’aujourd’hui. Mais, ajoute saint Matthieu, il faut avoir revêtu la robe nuptiale, celle qui se tisse avec l’amour pour Dieu : « Soyons dans la joie, exultons, rendons-lui gloire, car voici les noces de l'Agneau. Son épouse a revêtu ses parures, Dieu lui a donné un vêtement en fin tissu de lin, pur et resplendissant, qui est la sainteté des justes. »  (Apocalypse 19).

 L’ habit des noces, le vêtement de fête, c’est entrer dans la joie et l’émerveillement d’une telle invitation. Heureux les invités au repas du Seigneur. Prions le Seigneur, pour qu’il donne à son Eglise, à notre communauté, d’être dans le monde, un signe visible de cette joie, qui veut se donner et être offerte à tous.  

Retour