Dimanche des Rameaux A - 2010-2011

Retour

Jésus a été fidèle jusqu’à la mort, fidèle à son amour infini pour le Père, fidèle à son amour infini pour les hommes. Par sa Passion acceptée librement, Jésus vient briser le dynamisme de mort qui est en l’homme, le dynamisme du péché. Péché qui conduit les scribes et les pharisiens à la haine ; péché qui conduit Pilate et la foule à la peur ; péché qui conduit les disciples au sommeil et à la fuite ; péché qui conduit Pierre au reniement.

Face à ce déferlement du mal, face à cette spirale de violence, Jésus reste celui qui aime et aimera jusqu’au bout. Jésus reste celui qui pose sur l’homme, même du haut de la Croix, un regard d’amour. Celui qui fait le choix radical de la non violence : « le Seigneur Dieu m'a ouvert l'oreille, et moi, je ne me suis pas révolté, je ne me suis pas dérobé. J'ai présenté mon dos à ceux qui me frappaient, et mes joues à ceux qui m'arrachaient la barbe. Je n'ai pas protégé mon visage des outrages et des crachats. » (1e lecture).
Bien sûr, voyant l’heure arriver et  la coupe approcher, Jésus a frémi d’angoisse. Sur la Croix, il s’est même senti abandonné par son Père. Mais, à travers tout cela, il est demeuré fidèle. Il a vécu sa Passion et sa mort comme il a vécu sa vie, par amour. Sa mort est une mort donnée comme sa vie fut une vie donnée totalement à la mission que lui avait confiée le Père.

La couleur rouge des ornements liturgiques nous rappelle l’humiliation vécue par Jésus sous les coups de la soldatesque. Mais elle nous rappelle aussi que cette humiliation est prophétique :à cet instant de sa Passion, Celui qui sera crucifié est revêtu par dérision du manteau de la pourpre royale. Mais c’est un roi qui règne en se faisant serviteur. Un  roi qui renonce à ses privilèges : « Il n’a pas jugé bon de revendiquer son droit d’être traité à l’égal de Dieu ; mais au contraire, il se dépouilla lui-même en prenant la condition de serviteur » (2e lecture). Un roi peu ordinaire qui permet aux autres d’exister,  qui veut les faire exister. Sa toute puissance est une puissance d’amour qui vient briser la spirale de la haine et de la violence. Il nous faut à notre tour entrer dans cette logique de l’amour des autres qui sont mes frères.

Oserons-nous pleurer nos reniements comme Pierre ? Oserons-nous nous ouvrir à la conversion, en nous faisant serviteur les uns des autres ? Ou alors, comme Pilate nous laverons-nous les mains devant les situations de détresse et de misère que nous côtoyons ? Oserons-nous laisser  l’Esprit Saint faire jaillir de nos cœurs ce cri: « vraiment celui-ci était le Fils de Dieu. »

Que le  Christ nous réconcilie avec Dieu et les uns avec les autres durant cette semaine sainte ouverte par ce dimanche des Rameaux  et qui va se déployer surtout  pendant le Triduum Pascal qui la clôture.

- Jeudi, nous serons invités à faire mémoire de la Dernière Cène : « faites cela en mémoire de moi. » Dans un temps d’adoration, nous serons invités à lui tenir compagnie.
- Vendredi, nous suivrons le Christ dans son portement de Croix. Nous vénérerons ce bois précieux d’où est jaillie la vie.
- Samedi, nous serons avec lui au tombeau dans le silence et le questionnement pour pouvoir accueillir lors de la Vigile Pascale et le dimanche matin la lumière de la Résurrection et la puissance de l’Esprit Saint qui a relevé  Jésus d’entre les morts.

Oui vivons en nous, avec plus d’intensité, ce Mystère Pascal afin que le monde croie et « qu’au nom de Jésus tout genoux fléchissent, au ciel, sur terre et aux enfers » car ce que nous dit la liturgie de ce jour c’est que sur la Croix et pour toujours, « Jésus-Christ est Seigneur à la gloire de Dieu le Père. »

Retour