Troisième dimanche de l'Avent B - 1999-2000

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Le Jubilé 2000, dont nous avons commencé de parler, donne une place de choix, comme tous les Jubilés de l'histoire de l'Eglise, au pèlerinage. Le fait de se rendre à Banneux, Lourdes, Rome ou Jérusalem en voiture, car, train ou avion, en est un signe. Mais plus encore, les chemins vers saint Jacques de Compostelle parcourus à nouveau à pied (comme, l'an passé,  par le curé de Stoumont ou d'autres personnes de la région !) en sont des manifestations authentiques.

Toute la vie chrétienne est un long pèlerinage vers la Maison du Père. Dans la Bible, il est le lieu privilégié de l'histoire du peuple de Dieu : Abraham, Moïse et l'Exode, l'Arche d'Alliance, le retour d'exil, Jésus toujours en route et « montant résolument vers Jérusalem », Pierre et Paul sur les routes de l'empire romain… tout atteste que chaque disciple du ressuscité, à la suite de ses pères, est en marche.

Mais vers où marcher ? La tradition médiévale a mis en valeur Rome et ses hauts-lieux. L'année 2000 met en relief aussi le pèlerinage vers la Terre Sainte. Mais le pape demande aussi que chaque diocèse propose quelques lieux de pèlerinage. A Liège, nous avons la cathédrale, Banneux, la basilique de Chèvremont, Notre-Dame de la Sarte à Huy, etc.

Il existe aussi à Rome la coutume d'ouvrir les années jubilaires une porte sainte dans les basiliques majeures. C'est vivre, à travers un geste symbolique, l'affirmation du Christ : « Moi, je suis la Porte !» « Passer par la porte signifie professer que Jésus Christ est le Seigneur (…) Le Christ nous fera entrer plus profondément dans l'Eglise, son Corps et son  Epouse », écrit le pape.

Il invite aussi à vivre une purification de la mémoire. Nous avons en Eglise à reconnaître avec courage et humilité les fautes commises hier par ceux qui portent le nom de chrétiens, surtout en ce qui concerne les torts causés à l'unité voulue par Dieu de son Eglise. Mais ne nous contentons pas de parler de l'Inquisition, de la Saint-Barthélemy ou de l'affaire Galilée. Sachons tout autant résolument « remettre nos dettes mutuelles » dans nos communautés d'Eglise, nos voisinages et nos familles.

Sans nous étendre sur les indulgences attachées au Jubilé, relevons, et c'est très neuf également, que la grâce de l'indulgence est proposée, je cite, « à tous ceux qui iront rendre visite à leurs frères qui se trouvent dans la nécessité ou dans la difficulté (malades, prisonniers, personnes âgées et seules, handicapés, etc.), comme s'ils faisaient un pèlerinage vers le Christ présent en eux »

Jean-Paul II insiste en conclusion pour que l'Eglise commémore la mémoire des nouveaux martyrs. Des personnes de toutes couches sociales et de toutes confessions ont payé de leur sang leur adhésion au Christ et à l'Eglise dans les bagnes nazis, communistes ou autres. Il s'agit là d'un patrimoine commun aux catholiques, aux orthodoxes, aux protestants et aux anglicans. L'œcuménisme des saints et des martyrs est plus fort que les chicaneries des fauteurs de division… Bonne année jubilaire !

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