Troisième dimanche de l'Avent B - 2002-2003

Retour

En ce troisième dimanche, l'avent s'ha­bille de joie ! « Je tressaille de joie dans le Seigneur » s'exclame Isaïe. Nous avons chanté « J'exulte de joie en Dieu, mon Sauveur ! », reprenant à notre compte les paroles du prophète et de Marie qui chantait dans son Magnificat : « Mon âme exalte le Seigneur ». Cette joie n'est pas un simple sentiment d'eu­phorie passagère. C'est une joie profon­de telle que Dieu la souhaite pour nous. Saint Paul en fait même un commande­ment à une communauté en butte à la persécution ! « Soyez toujours dans la joie, ... c'est ce que Dieu attend de vous dans le Christ Jésus. » Cette joie est liée à la prière, à l'action de grâce et à la foi. Elle pourrait être considérée comme une quatrième 'vertu théologale', après l'amour, la foi et l'espérance. N'est‑elle pas un des sept fruits de l'Esprit (voir Galates 5, 22) ? La joie d’aujourd’hui, qui fleurit timidement au-milieu des ronces des épreuves annonce celle combien plus capiteuse de demain…

Pourquoi cette joie ? Quels en sont les motifs ? Interrogeons les lectures de ce jour. Le prophète a lieu de se réjouir car le Seigneur est sur lui, le Seigneur l'a consacré par l'onction. Cette joie est aussi la nôtre. Lors de notre baptême, le Seigneur nous a consacrés par l'onc­tion. L'Esprit du Seigneur repose en chacun de nous. Que ce soit pour nous source de joie tout au long de notre vie. Le Seigneur a aussi envoyé le prophète « porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, guérir ceux qui ont le coeur brisé, annoncer aux prisonniers la déli­vrance, et aux captifs la liberté, annon­cer une année de bienfaits, accordée par le Seigneur ».

Autre motif de nous ré­jouir. Le Seigneur nous envoie, chacun de nous, là où nous sommes, chacun d'une manière qui lui est propre. La joie que nous avons reçue de Dieu, nous de­vons la transmettre, la partager. Et avec les plus pauvres, ceux que la joie a désertés. Mission délicate ! I1 serait injurieux de dire à celui qui souffre : « Sois dans la joie, Dieu t'aime ». Notre amour, notre délicatesse, nos actes, par­fois notre silence, ont à lui manifester l'Amour de Dieu. A travers nous, il de­vrait pouvoir découvrir que Dieu souffre de sa souffrance, que Dieu ne veut pas le mal, qu'il le combat, qu'il veut pour tous la joie née de l'amour partagé. Cette joie, partageons-la concrètement avec les plus démunis par la collecte de l’Avent. Si nous la voyons éclairer un visage creusé par la souffrance, alors nous aussi, nous serons dans la joie.

« Le Seigneur m'a enveloppé du man­teau de l'innocence, il m'a fait revêtir les vêtements du salut », ajoute le prophète. L'image de la parure des noces signifie l'Alliance. Le Seigneur nous enveloppe de l'innocence, de la fraîcheur de la confiance en lui. Nous ne pouvons don­ner que ce que nous avons reçu. Or nous avons tout reçu de Lui, il nous a revêtus du salut. Le Christ a revêtu notre humanité pour que nous puissions être unis à sa divinité. Par notre baptême, nous avons revêtu le Christ. C'est notre force et notre joie !

C'est le Seigneur lui‑même qui fera « germer la justice et la louange devant toutes les nations ». Tous les peuples reconna­tront que « son amour s'étend d'âge en âge, qu'il comble de biens les affamés et renvoie les riches les mains vides ». Notre Dieu relève ce qui est abaissé et abaisse ce qui est élevé. Il est la joie des petits !

Dans l'évangile de ce jour, la joie est en demi-teinte. Il faut savoir lire entre les lignes. Il y a Jean, la voix qui crie dans le désert. Par sa présence, il annonce le messie, l'envoyé de Dieu. Il accepte de disparaître pour que Jésus transparaisse. Pour ceux qui comprennent et accueillent cette Venue, elle est source de joie. Jean rend témoi­gnage à la Lumière. Humblement. Il reconnaît qu'il n'est pas le Messie, il ne se reconnaît même pas digne de défaire la courroie de sa sandale, tant il mesure la distance qui le sépare de celui qu'il an­nonce. Il a cependant pour mission de baptiser dans l'eau pour préparer sa ve­nue : « Au milieu de vous se tient celui que vous ne connaissez pas ». L'accueillir, apprendre à le connaître, avoir foi en lui sera notre joie !

Retour