Deuxième dimanche de l'Avent B - 2005-2006

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« Commencement de la Bonne nouvelle de Jésus Christ, Fils de Dieu. » Ainsi débute l’évangile de saint Marc. Il s’adresse à des chrétiens persécutés qui se demandaient si Dieu ne les a pas abandonnés. En ce temps de l’Avent, prenons ce message comme nous étant adressé aujourd’hui pour attiser notre foi et rafraîchir notre amour.

L’évangéliste évoque tout d’abord la figure de Jean Baptiste qui, lui-même, renvoie au message du Second Isaïe : « Préparez à travers le désert le chemin du Seigneur. » L’image du chemin court à travers toute la Bible.  Les chemins, les routes puis les voies romaines tissaient, dans l’Antiquité, un lien essentiel entre les hommes et les peuples. Et « préparer un chemin » pour les peuples du Moyen-Orient, dont le Croissant fertile est tout entouré de vastes déserts, cela signifie avant tout désensabler pour que puissent passer caravanes, chevaux et dromadaires.

Les déserts de nos sociétés sont moins faits de sable que de détresse sociale et morale. Ces solitudes-là sont parsemées d’absence de travail, de domicile fixe, de sécurité, de soins, de nourriture. Et quand les misères se font trop pressantes, elles explosent en violence de banlieues ou en attentats sanglants.

Le Baptiste propose donc aux gens de préparer le chemin au Seigneur. Et pour ce faire, il propose un baptême de conversion. Nous sommes, en cet Avent, invités à une conversion du cœur. Nous en connaissons bien les moyens : reprendre la lecture priante de la Bible et surtout des évangiles, le temps d’une prière plus fervente et plus longue, le partage avec les plus pauvres et, avant Noël, vivre le sacrement de réconciliation.

Car c’est en chacun de nous que le chemin du Seigneur doit être désencombré. Ne perdons pas notre temps à déplorer et à juger les autres, même si leurs actions sont mauvaises. Le seul être sur lequel nous puissions avoir réellement prise, c’est nous-mêmes. La conversion et la sanctification qui, avec la grâce de Dieu, sont à notre portée, ce sont les nôtres. Pour changer le monde, commençons avant tout par nous changer !

Et pour cela, osons vivre notre vie personnelle et celle du monde sous le signe de l’espérance. « Ce que nous attendons, selon la promesse du Seigneur, c'est un ciel nouveau et une terre nouvelle où résidera la justice. Dans l'attente de ce jour, frères bien-aimés, faites donc tout pour que le Christ vous trouve nets et irréprochables, dans la paix, » disait la deuxième lettre de Pierre. Le cri de l’espérance aujourd’hui passe par la voix de toutes celles et ceux qui sont marginalisés par la société qui ne pense qu’à la seule logique financière. Les masses énormes d’argent qui circulent sans presque jamais participer à l’établissement de conditions de vie dignes pour tous, sont lourdes de menaces potentielles. L’évangile nous appelle à un changement culturel auquel, chacun selon sa modeste part, nous avons à travailler. Les « cieux nouveaux et la terre nouvelle » ne seront pas le résultat d’un coup de baguette magique. Dieu n’intervient jamais sans nous dans notre vie. Nous avons chacun à y mettre du nôtre.

Alors nous nous mettrons en route pour aller à la rencontre de Celui qui vient jusqu’à nous. Alors cette rencontre sera fête. Alors Noël chantera !

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