Deuxième dimanche ordinaire B - 2009

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Ce deuxième dimanche du temps ordinaire nous propose deux exemples d'une relation de foi. Croire, dans l'évangile de St Jean, c'est voir, puis s’interroger sur ce qu’on voit et parler à celui qu’on a rencontré. « Que cherchez-vous ? », dit Jésus aux deux jeunes qui le suivaient. C'est la première parole de Jésus dans l'évangile de saint Jean. La relation proposée par Jésus poursuit le chemin de foi proposé par Dieu dans le Premier testament. Il appelle, il propose, et il attend une réponse personnelle. C'est aussi le comportement de tout éducateur qui se voit comme éveilleur de conscience. « Si on t'appelle, tu diras, parle Seigneur, ton serviteur écoute.» Le prêtre Eli se garde bien de gêner le dialogue. Quel respect de la conscience de l'enfant ! Quelle intuition du mystère de l'enfant !

C'est le même respect que nous trouvons ici dans le passage de l'évangile. Quand on veut tout savoir, il se tait et ne mentionne seulement que la présence de l'un et de l'autre. « Où demeures-tu? Venez et vous verrez. » Ils l'accompagnent et ils voient où il demeure. Ils restent auprès de lui ce jour là. Lorsque Jean décrit la vocation ou l'éveil des deux disciples, les verbes qu'il emploie possèdent une extraordinaire densité humaine: chercher, trouver, passer, regarder, suivre, demeurer. C'est le portrait du disciple de Celui qui sait répondre au besoin profond des gens. Ils ont besoin d'une présence qui parle et communique. Nous sommes très loin de formulations dogmatiques à accepter comme des a priori indiscutables.

Chacun de nous porte en lui le désir de voir Dieu, un « voir » d’un autre ordre que celui des sens, un « voir » de l’ordre de l’adhésion de foi, permettant de s’unir à Jésus reconnu comme Seigneur et Sauveur. Ce désir, l’homme l’éprouve en même temps qu’il découvre le monde créé. Notre univers est fabuleux. Il séduit et attire la raison autant que la volonté. Mais, en fin de compte, il ne comble pas. L’homme se rend compte que ce monde, dans la diversité de ses richesses, est précaire. Aujourd’hui, il est clair que nous prenons davantage conscience de la fragilité de notre terre, trop souvent dégradée par la main même de l’homme. Où rencontrer celui qui seul pourra donner sens à notre vie et combler les attentes de notre être ? « Rabbi, où demeures-tu ? »

En réponse à cette question, l’Eglise nous enseigne que le Christ est présent dans l’Eucharistie, le sacrement de sa mort et de sa résurrection, en laquelle nous reconnaissons la demeure du Dieu vivant dans l’histoire de l’homme. Il est présent dans sa Parole chaque jour distribuée par la liturgie. Iol est présent aussi au plus profond de notre être de baptisé.

La deuxième lecture, tirée de la 1ère lettre aux Corinthiens, suggère cette réponse qui vient s’ajouter aux précédentes : le Christ habite en chaque homme sauvé par sa mort et sa résurrection et en qui demeure l’Esprit Saint. Saint Paul nous dit en effet : « Votre corps est le temple de l’Esprit Saint, qui est en vous et que vous avez reçu de Dieu ». Grâce à l’Eglise, le corps du Christ dont nous sommes les membres par le baptême, nous participons à la vie même du Seigneur.

Seigneur, fais-nous la grâce en ce jour d’ouvrir les yeux de notre cœur. Que nous puissions dans la foi « voir » dans ton Eglise ta présence cachée et devenir ces témoins qui proclamerons aussi résolument qu’ André : « Nous avons trouvé le Messie. »

 

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