Troisième dimanche du carême B - 2012

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La première lecture d’aujourd’hui parle des dix commandements reçus par Moïse au Sinaï. Elle donne le ton à ce troisième dimanche du carême. Notons bien  que la liste des commandements mentionnés ne commencent pas par une obligation, mais par le souvenir de ce que Dieu a fait pour son peuple: «Je suis le Seigneur ton Dieu, celui qui t’ai fait sortir d’Égypte, de la maison de l’esclavage». L’action de Dieu en faveur de son peuple est la base de la Loi donnée à Moïse et, suite à cette libération, les commandements invitent au respect et pour Dieu et pour les autres.

Dans l’évangile, Jésus chasse du temple de Jérusalem les vendeurs avec leurs monnaies, leurs brebis, leurs bœufs et leurs colombes. Il pose là un geste prophétique. S’il s’est fait un fouet avec des cordes, il ne l’a sans doute pas employé : la menace a du suffire à disperser les marchands. Le prophète Isaïe avait déjà écrit : « Je les rendrai heureux dans ma maison de prière, je ferai bon accueil, sur mon autel, à leurs holocaustes et à leurs sacrifices, car ma maison s'appellera ‘ Maison de prière pour tous les peuples ’ » (Isaïe 56, 7). Zacharie décrivait ainsi le Jour de la venue définitive du Seigneur : « Toute marmite à Jérusalem et en Juda sera consacrée au Seigneur le tout-puissant. Tous ceux qui viendront présenter un sacrifice s'en serviront pour cuire leur offrande. Il n'y aura plus de marchand dans la Maison du Seigneur le tout-puissant, en ce jour-là. » (Zacharie 14, 21)

Jésus rappelle par ce geste rude de purification que le Temple est d’abord le lieu de la présence de Dieu : « Enlevez cela d'ici. Ne faites pas de la maison de mon Père une maison de trafic. » Le Temple, il l’appelle la Maison de son Père, laissant deviner l’abîme inimaginable de sa relation intime avec le Père. Et c’est précisément cette relation unique qui éclaire la phrase mystérieuse : « Détruisez ce Temple, et en trois jours je le relèverai. » Le sanctuaire de la présence de Dieu parmi les hommes, c’est l’humanité du Fils de Dieu. « Le Temple dont il parlait, c'était son corps », précise saint Jean. Jésus annonce sa Pâque, sa mort et sa résurrection.

Mais il nous invite aussi par ce geste à faire attention à un autre souk, un autre marché : c’est celui qui se déroule à l’intérieur de nos cœurs. C’est en effet notre cœur qui est le temple de l’Esprit où Dieu veut habiter, mais il est souvent encombré par le bruit et l’agitation. Jésus entre dans notre vie comme il est entré au Temple de Jérusalem. Il renverse tout ce à quoi nous donnons la priorité. Il bouscule les comptoirs de nos petits intérêts personnels. Il vient nous redire que Dieu doit être mis à la première place dans notre vie, que nous avons à accueillir son amour et à nous laisser transformer par lui.

Chaque dimanche, l’Evangile devient ce « fouet de cordes » que Jésus utilise pour changer notre cœur. Le Seigneur est là pour chasser l’attachement à nous-mêmes. Il vient nous dire qu’il n’y a pas de bonheur contre les autres ni sans les autres. Et s’il n’y a pas de place pour Dieu dans notre vie, il n’y en aura pas pour nos frères non plus.

En ce jour, tournons-nous vers lui pour lui confier notre désir de conversion. Demandons-lui la force de mettre en pratique ses commandements qui nous font respecter Dieu et nos frères. Devenons des êtres libérés, libres pour aimer Dieu de tout notre être et notre prochain comme nous-mêmes.

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