Premier dimanche de l'Avent B - 2011-2012
Bonne année, oui, parce qu’avec ce premier dimanche de l’Avent, nous entrons dans une nouvelle année liturgique. Nous y ouvrirons, au fil des dimanches, l’évangile de saint Marc.
Le mot avent signifie « venue ». La venue de qui ? Même un enfant de maternelle peut répondre : la venue de Jésus. Mais « nous savons qu’il y a trois venues du Seigneur », nous enseigne saint Bernard dans son cinquième sermon pour l’Avent.
- La première venue, c’est la naissance de Jésus à Bethléem il y a un peu plus de 2000 ans. L’Avent nous est offert chaque année pour pénétrer plus profondément dans ce pilier essentiel du christianisme :. Dieu s’est fait homme avec les hommes
- La troisième venue c’est l’attente du retour du Christ dans la gloire. Nous le chantons à chaque messe, après la consécration : « … nous attendons ta venue dans la gloire ». Le grand projet de Jésus, c’est de nous entraîner avec lui dans le Royaume de Dieu.
- Entre la première et la troisième venue, il y en a une deuxième. Et ce temps intermédiaire, c’est aujourd’hui. Chaque jour, le Seigneur vient, si nous l’accueillons.
Mais pour l’accueillir, il faut veiller, être vigilants. Qu’est-ce que c’est veiller ? Pour le savoir, ouvrons la Bible, au livre de Jérémie 1, 11-12 : « La parole du Seigneur me parvint : Que vois-tu, Jérémie ? Je répondis : je vois une branche d'amandier. Tu as bien vu ; car je veille sur ma parole pour l'accomplir. » En hébreu, la racine (ChaQaD) signifie à la fois « veiller » et « amandier ». En hébreu, veiller c’est être comme l’amandier. Car dans l’hiver du monde où tout semble mort, où tout paraît perdu, voici que l’amandier est le premier à se mettre à fleurir. Le veilleur, c’est celui qui annonce le printemps. C’est celui qui attend, dans la confiance aimante, et qui en devient capable de discerner les signes de la vie et de la lumière au froid de la nuit.
Veiller, c’est aussi ne pas savoir « quand le maître de la maison reviendra ». Au début du Livre des Actes, Jésus répond à ses apôtres qui lui demandent si c’est maintenant qu’il va rétablir la royauté en Israël : « Il ne vous appartient pas de connaître les délais et les dates que le Père a fixés dans sa liberté souveraine. Mais vous allez recevoir une force, celle du Saint-Esprit, qui descendra sur vous » (Actes 1, 7-8a). Vous n’avez pas à vous occuper des temps et des moments. Ce n’est pas votre affaire. Pourquoi ? D’abord, pour ne pas sombrer dans une anxiété hystérique: « c’est la fin du monde, le retour du Christ… serais-je prêt ? » Ensuite, pour vivre de la foi confiante qui est tout le contraire de la claire vision.
Veiller, c’est recevoir la force de l'Esprit, c'est oser croire dans la nuit que l’aurore va se lever. C’est l’attente confiante et aimante du Seigneur qui vient chaque jour dans la prière, dans l’attention bienveillante aux frères, dans l’engagement solidaire pour un monde meilleur… « Veillez donc, car vous ne savez pas quand le maître de la maison reviendra, le soir ou à minuit, au chant du coq ou le matin. » Le coq, c’est comme l’amandier. Il est le premier, alors qu’il fait encore nuit, à chanter le jour qui vient. Veiller, ce n’est pas déplorer que tout est moche, meurtre, violence, implosion de l’Eglise, pédophilie de certains prêtres, ou encore se prendre pour les seuls purs, préservés de la contamination d'un monde mauvais…
Veiller, c’est vivre de confiance, d’espérance et d’amour, en sachant que le Seigneur est déjà là et qu’il sera vainqueur de la mort et du péché.