Deuxième dimanche de l'Avent B - 2011-2012

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Encore une fois, la traduction liturgique est prise en défaut. Elle parle, dans la première lecture, celle d’Isaïe, de Jérusalem dont le « crime est pardonné, et qui a reçu de la main du Seigneur double punition pour toutes ses fautes. » Drôle de consolation qui consiste en une punition redoublée. Mais en réalité, le texte hébreu ne parle pas de châtiment, mais littéralement « comme deux fois  dans tous ses péchés» Que pourrait être ce deux fois, ce double pour toutes ses fautes ? L’évangile de Marc va nous éclairer : « Commencement de la Bonne Nouvelle de Jésus Messie et Fils de Dieu. »

Commencement : archè αρχη. C’est le mot grec qui traduit l’hébreu beréschit le premier mot de la Bible : « au commencement Dieu créa. » Marc, Luc et Jean l’utilisent pour Jésus, tandis que Matthieu emploie un mot équivalent, « genèse ». Il s’agit donc d’une nouveauté absolue, d’une nouvelle création, d’une bonne nouvelle inouïe.

Mais une heureuse annonce qui vient de QUI ? De Jésus : il s’agit d’un homme. C’est un prénom d’homme : Josué-Jésus fils de Noun, le successeur de Moïse ou encore Jésus ben Sirach, le « Siracide », qui a écrit l’Ecclésiastique. La première consolation est la Bonne Nouvelle d’un Messie qui est vrai homme. Et la deuxième consolation est qu’il est  « l’Unique Inengendré, Dieu né de Dieu, lumière né de la lumière »  dira saint Jean. Marc, lui, l’exprimera en deux étapes :

  1. au milieu de son évangile, en 8, 29, Simon Pierre, le juif, confesse à  Jésus : «  Tu es le Messie » ;
  2. et à la fin, en 15, 39, au pied de la croix, le centurion romain, le païen, « voyant comment Jésus avait expiré, dit :  Vraiment cet homme était Fils de Dieu ».

Juifs et païens se rejoignent donc dans une foi qui les dépasse face à l’Amour indicible de Dieu dévoilé en Jésus Messie-Fils de Dieu. Marc dit donc que son Evangile est « un commencement » afin qu’il devienne notre propre chemin et que, en le mettant en pratique, nous l’écrivions par toute notre vie. Et pour cela, nous avons à imiter Jean le Précurseur :

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