Dix-neuvième dimanche dans l'année B - 2012

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Saint Paul nous dit dans la deuxième lecture  que nous avons à vivre dans l’amour, comme le Christ, en faisant disparaître de nos cœurs « l'amertume, la colère, éclats de voix ou insultes ainsi que toute espèce de méchanceté ». Sans cela, nous pourrions  bien ressembler au prophète Elie poursuivi les tueurs de la reine Jézabel. Il s'enfonce dans le désert : « Maintenant, Seigneur, c'en est trop ! Reprends ma vie : je ne vaux pas mieux que mes pères. » Le découragement et l’épuisement le conduisent vers la désespérance.

« Prends et mange ! », lui dit Dieu. Le prophète obéit au Seigneur : il mange et boit et, après quarante jours et quarante nuits de marche, parvenu au mont Horeb, il goût et voit « comme est bon le Seigneur » (Psaume 33). Il fait l’expérience de Dieu dans la caresse d’une brise légère sur la joue (1 Rois 19, 12).

« Prenez et mangez… prenez et buvez «  dit à son tour Jésus, à chaque eucharistie. C’est en prenant et mangeant le Pain de vie nous recevons la force de nous remettre debout et de marcher au bout de la nuit jusqu’à ce que pointe le jour de Dieu.

Mais pour cela, il nous faut quitter les apparences. Les contemporains de Jésus ne peuvent imaginer un instant que ce fils de Joseph est également le Fils de Dieu et qu'il vient à nous pour nous annoncer une merveilleuse nouvelle : il est le pain vivant descendu du ciel Croire à Jésus qui « vient du Père » n’avait rien d’évident pour ces Galiléens qui l'ont vu vivre à leurs côtés jour après jour. Accepter de manger le « pain de vie » qui est Jésus « descendu du ciel » n'est pas plus facile. A notre tour, il nous faut quitter la surface pour plonger dans la profondeur du mystère. A travers cette bouchée de pain, cette gorgée de vin, c’est le vin d’éternité, c’st le Pain vivant qui nous sont donnés.

Et ce pain de vie n'est rien d'autre que la capacité de pouvoir nous décentrer de nous-mêmes pour entrer dans la rencontre de l'autre.  Le pain descendu du ciel est une manne de tendresse divine qui vient nourrir nos vies pour que nous puissions à notre tour devenir nourrissants.  

De même que le prophète Élie a accepté la nourriture que Dieu lui donnait, de même sommes–nous invités à accepter le pain de vie que le Seigneur nous offre Élie, grâce à cette nourriture, fut protégé du désespoir et rendu capable de poursuivre son chemin. Nous aussi, grâce à l'Eucharistie que nous consommons à la communion et que nous contemplons dans l'adoration, nous devenons capables de traverser les épreuves de la vie, de transformer la difficulté de vivre avec les autres en « générosité, en tendresse et même en pardon et de poursuivre la route jusqu'en l’éternité. L'Eucharistie est, de fait, la nourriture des « pèlerins » que nous sommes sur cette terre, en route vers la vie éternelle. L’eucharistie est vraiment le « pain de la route » pour les pèlerins que nous sommes.

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