Troisième dimanche dans l'année B - 2012

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La liturgie de ce troisième dimanche nous adresse un vigoureux appel à la conversion. La première lecture nous présente un petit extrait d’un conte mettant en scène le prophète Jonas et les habitants de Ninive. Jonas, tournant le dos à la cité vers où il est envoyé, s’enfuit d’abord sur la mer. Pour les Hébreux, pour la mentalité biblique, la mer représente le monde du mal et de la mort. Revenu, non sans peine, de ses aventures maritimes, le prophète finit par obéir à Dieu et se rend enfin à Ninive. C’est la capitale des Assyriens, les pires ennemis d’Israël. Pourtant ces païens se convertissent et leur ville n’est pas anéantie. « Comment n'aurais-je pas pitié de Ninive, la grande ville, où, sans compter une foule d'animaux, il y a plus de cent vingt mille petits enfants qui ne distinguent pas leur droite de leur gauche ? »  C’est sur ces mots que se conclut ce merveilleux petit chef d’œuvre d’humour et de miséricorde.

« Les temps sont accomplis, le règne de Dieu est tout proche. Convertissez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle. » Ainsi commence la prédication de Jésus. Elle se fait en Galilée, terre de carrefour. Territoire étiré entre le Mont Carmel qui domine la Méditerranée et le lac de Kinnereth (- 212 mètres) où plongent les collines verdoyantes, la « Galilée des nations » est le premier endroit où Dieu, en Jésus, vient à la rencontre des hommes pour les faire passer d’un monde à l’autre. Ce n’est pas sur le sommet d’une montagne, lieu par excellence des révélations bibliques que Dieu vient rejoindre les hommes, mais au bord de la mer de Galilée, symbole du péché et de la mort. Dans l’eau, les hommes ne savent pas vivre. Ils y meurent. Sortis des eaux, ils sont sauvés. Dieu, en Jésus, vient arracher l’humanité à l’abîme où elle s’enfonce.

Et pour ce faire, il commence par appeler des pêcheurs. Des travailleurs de la mer, et qui sont donc eux aussi atteint par le mal qu’elle figure Ils sont comme nous, des pécheurs avec les pécheurs. Mais Jésus leur dit qu’ils seront maintenant pêcheurs d’hommes. Leur mission sera de sortir les hommes de la mort et de leur donner la vie.

Mais pour cela, ils sont invités à une grande radicalité. Simon et André sont invités à renoncer à l’univers matériel, à leur métier, à la possession, pour oser la confiance : « aussitôt, laissant là leurs filets, ils le suivirent ». Nous aussi, nous sommes conviés  à changer de chemin, à adopter une autre mentalité, à laisser un autre, Dieu, gouverner notre vie.

Quant aux deux fils de Zébédée, Jacques et Jean, ils laissèrent père, ouvriers et famille et « partirent derrière lui. »  Ils sont amenés à se libérer des liens affectifs pour tout ordonner à l’amour de Jésus. 
 « Le temps est limité », ajoute l’apôtre Paul. « Que ceux qui ont une femme soient comme s’ils n’en avaient pas, ceux qui pleurent comme s’ils ne pleuraient pas, ceux qui font des achats comme s’ils n’en faisaient pas. » Se tourner vers Dieu et croire à la Bonne Nouvelle de Jésus nous introduit dans un monde nouveau, celui d’un lien personnel avec Dieu, auquel tout le reste - métier, gagne-pain, relations - est paisiblement ordonné.

Que les paroles du psaume que nos venons de chanter guident notre prière et notre action : « Seigneur, enseigne-moi tes voies, fais-moi connaître ta route. Dirige-moi par ta vérité, enseigne-moi, car tu es le Dieu qui me sauve » (Psaume 24).

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