Vingt-neuvième dimanche dans l'année C 1997-1998

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Quelle place accordons-nous dans nos vies à la prière ? Aimons-nous prier ou, au contraire, avons-nous tendance à voir dans la prière une sorte de corvée ennuyeuse dont nous nous dispensons volontiers ?

Pour apprendre à prier et pour prier, pour renouveler nos prières et pour persévérer, nous bénéficions des enseignements de la Parole de Dieu, de l’expérience des saints, d’une grande variété de célébrations dont le sommet est l’eucharistie.

Riches de tous ces trésors, il nous arrive encore de rester sans appétit spirituel et de rechigner à nous mettre en prière. C’est la conclusion de la parabole qui devrait nous faire dresser l’oreille. Sur le terrain de la plus importante et de la plus rude des batailles - plus âpre que celle racontée dans le dernier film de Spilberg « Sauver le soldat Ryan » -, le combat spirituel, le nerf de la guerre n’est pas l’argent. C’est la prière et c’est la foi. Celle qui permettait à Moïse de soutenir la lutte de son peuple contre les Amalécites. Mais le Fils de l’Homme la trouvera-t-il sur terre quand il reviendra ?

Ce dimanche, la lettre de saint Paul à Timothée, nous offre une piste de réponse. La Parole est comme la terre nourricière où enraciner notre foi. Elle seule peut faire circuler dans nos vies la sève divine qui leur fera porter du fruit. « Tous les passages de l’Ecriture sont inspirés par Dieu (...); grâce à elle l’homme de Dieu sera bien armé, il sera pourvu de tout ce qu’il faut pour un bon travail. »

La prière, nourrie de la Parole de Dieu, n’est pas une distraction qui nous permettrait d’oublier les guerres sans pardon et les injustices qui broient tant d’innocents de par le monde. La prière fait partie du combat de l’Evangile, de la lutte du Christ : il l’a livrée sur la croix afin que germe sur notre terre une semence de résurrection.

On dit que le monde va mal, qu’on se moque tant de Dieu que des hommes. Mais, prions-nous, comme la pauvre veuve, sans nous décourager ? Que serait l’histoire humaine sans ces milliers de mains levées vers Dieu, le jour, la nuit,, dans ces coeurs en prière qui sont comme les avant-postes de la victoire du Christ ressuscité ? Que deviendrait notre terre sans l’inlassable foi de ceux qui refusent de baisser les bras et qui proclament la parole de justice « à temps et à contretemps ? »

Jésus aussi s’est heurté au silence de Dieu. Notre prière est un combat. Le combat de la foi. Et c’est pourquoi notre prière est missionnaire. La foi est la force de l’Esprit qui traverse l’univers et qui le transfigure inlassablement.

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