Septième dimanche de Pâques C - 2000/2001

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Une lumière de gloire enveloppe les lectures de ce dimanche. Sur la proue de cette fragile barque que fut l’Eglise de Jérusalem, Luc a sculpté avec amour la noble figure d’Etienne. Ce jeune juif devenu chrétien est mort, victime de sa largeur d’esprit, du courage de sa foi, de la passion de son amour au service de l’Evangile. Il est tué pour avoir proclamé hautement sa foi en Jésus, Fils de Dieu, mort et ressuscité, debout à la droite du Père. Son martyre, hors des murs de Jérusalem, tout près de la porte de Damas, ouvrit à l’Eglise les portes de l’évangélisation du monde. Il fallut ce meurtre, pour que le première communauté, déjà pourchassée, sorte des remparts de Jérusalem. Assez vite après, une autre jeune, témoin consentant de la lapidation, sortira par cette même porte pour gagner Damas. A son tour, il sera enveloppé par la gloire du Ressuscité. Saul de Tarse relaiera Etienne. Rien n’arrêtera la course de l’Evangile.

Le message de l’Apocalypse passe en un petit mot très souvent répété : « bientôt » (Ap 1,1 / 3,11 / 22,6,7,12,20). l’Eglise primitive l’a bien compris : la venue de Jésus parmi les hommes a marqué le commencement de « la fin des temps ». Avec sa résurrection, le drame de l’histoire est virtuellement joué, la victoire est acquise. Peu importe l’écart entre les deux avènements : tout désormais est gagné par le Christ. L’intensité de l’espérance chrétienne ne se mesure pas en durée de calendrier, mais en certitude de foi. Malgré la crue du péché et du malheur qui recouvre le monde, le salut est pour bientôt.

A ce « bientôt », murmuré par le Christ, répond le cri d’amour de l’Eglise-Epouse : « Viens ! » Ce dialogue entre l’Epoux et l’Epouse assure la vie mystique de l’Eglise. Tout est possible à celui qui aime, surtout quand la personne aimée est « l’alpha et l’oméga, le premier et le dernier, le commencement et la fin ».

L’évangile, enfin, nous place au cœur de la prière de Jésus. Il prie pour nous, qui avons accueilli les paroles de ses apôtres et croyons en lui. Et il insiste auprès de son Père pour que notre unité soit parfaite, c’est-à-dire à l’image de celle qui l’unit à son Père. Et qu’est-ce qui unit le Fils à son Père si ce n’est l’Esprit ?

Le dissentiment semble bien être la maladie chronique des chrétiens. Que de déchirures dues à l’absence de charité et de communion.  Quelle recherche de l’opposition et du dissentiment. Et cela au nom de l’Esprit. Mais lequel ? Certainement pas celui du Christ : s’il est audace, il n’est pas révolte; s’il est amour, il n’est pas soupçon; s’il provoque des tensions, ce n’est pas pour nous pousser à nous entre-déchirer.

C’est à cette condition que se fait l’évangélisation. Elle est d’abord le rayonnement silencieux d’une vie fraternelle.

Tendons à devenir une ébauche modeste mais réelle du Royaume de Dieu. A travers la qualité de nos relations fraternelles quotidiennes, au-delà de nos divergences, c’est un peu de ce Royaume qui émerge lentement au sein de nos cités.

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