Dimanche des Rameaux C - 2009/2010

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Le récit de la Passion que nous venons d'entendre est celui de l'Évangile de Luc. Chacun des Évangélistes manifeste sa propre sensibilité spirituelle en nous rapportant ces événements. Le propre du récit de Luc est la manière dont il souligne la paix, l'attitude de prière et de pardon de Jésus dans les dernières heures de sa vie terrestre. Ce chemin humble et paisible vers la vie nouvelle, Paul le décrit à sa façon dans sa Lettre aux Philippiens, que nous avons entendue comme deuxième lecture : « ...il se dépouilla lui-même en prenant la condition de serviteur... il s'est abaissé lui-même en devenant obéissant jusqu'à mourir, et à mourir sur une croix. » La prophétie d’Isaïe nous montre la patience et la non-violence du Serviteur du Seigneur (1e  lecture)

La paix profonde de Jésus apparaît tout d'abord dans la description de la dernière Cène et de l'atmosphère très intime de ce repas : « J'ai ardemment désiré manger cette Pâque avec vous... »  La même paix est présente alors même qu’il annonce que l'un d'entre eux le livrera: « La main de celui qui me livre est là, à côté de moi sur la table... » Et lorsqu'une dispute surgit entre les disciples pour savoir lequel d'entre eux est le plus grand, il les reprends, mais avec beaucoup de paix et d'affection.
La paix de Jésus ne signifie cependant pas qu'il ignore le combat. Au contraire, il vit une très rude agonie, spirituellement comme physiquement. Mais en cela aussi il est plein de paix : « Que ta volonté soit faite. »

Son dialogue avec Pilate et ses accusateurs est lui aussi empreint de paix – une paix digne et solennelle. Au sanhédrin qui lui demande: « Tu es donc le Fils de Dieu? », il répond: « C'est vous qui le dites. » À Pilate qui l’interroge : « Es-tu le roi de Juifs ? » il réplique de même: « C'est toi qui le dis. » Aux femmes de Jérusalem, il dit : « Ne pleurez pas sur moi ! Pleurez sur vous-mêmes et sur vos enfants. » Et au larron près de lui sur la croix il promet: « Aujourd'hui, avec moi, tu seras dans le Paradis. » Mais, par dessus tout, sa dernière Parole, pleine de sérénité malgré sa profonde douleur: « Père, entre tes mains je remets mon esprit. »

Que d'événements, petits ou grands, dans notre vie personnelle comme dans notre vie sociale, risquent de nous faire perdre la paix intérieure : maladie, incompréhensions, difficultés matérielles, injustice dont nous pouvons être victimes ou témoins, et par-dessus tout la lutte continuelle entre le bien et le mal en chacun de nos cœurs. Demandons au Seigneur de graver sa paix dans nos cœurs et dans nos vies, alors que nous voulons, à travers nos luttes et nos peurs, l'accompagner tout au long de cette semaine dans son passage douloureux et serein vers la mort et la résurrection.

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