Vingt-huitième dimanche dans l'année C - 2009/2010

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Aujourd’hui la parole de Dieu va nous parle de  la disposition de cœur indispensable pour que nous puissions être libérés de toutes les lèpres nous rongent le cœur. Ecoutons-la.
Naaman, le général syrien, et les dix lépreux de l’évangile cherchent désespérément un guérisseur. Le premier se présente à la porte d’Elisée. Les dix autres ont interpellé  Jésus sur la route. La réponse tant d’Elisée que de Jésus est aussi sobre que simple. Pour Naaman, c’est se plonger sept fois dans l’eau du Jourdain » et pour les dix lépreux sur le chemin, Jésus leur dit de loin : « Allez vous montrer aux prêtres », pour faire constater la guérison en vue de la réinsertion dans la communauté. Naaman finit par s’exécuter, pressé par ses serviteurs. Les lépreux de l’évangile - eux - se mettent en marche pour aller rencontrer le prêtre, et c’est en marchant qu’ils sont débarrassés de leur lèpre.

Tout cela nous dit d’abord que la guérison, le miracle, n’est pas un acte magique. La guérison s’enracine d’abord dans la reconnaissance de sa propre maladie, de ses limites, de son besoin d’aide. Ensuite, elle exige la foi cette foi qui anticipe le salut.  Comme Israël célèbre en Egypte le repas d’action de grâces pour sa libération encore à venir (Exode 12, 1-11), ainsi le Christ célèbre la dernière Cène, action de grâce pour l’œuvre de Dieu, avant même de passer par la mort. De la même manière aussi, chaque fois que nous célébrons l’Eucharistie, nous rendons grâce pour notre propre résurrection alors que nous avons encore à vivre le passage par la mort. La foi nous transporte déjà au terme. La guérison débute lorsque l’on commence à obéir, à vivre de l’Evangile, et non plus à nous-mêmes et à nos habitudes.

L’histoire pourrait finir là. Or, nous dit le texte, « l’un d’eux, voyant qu’il était guéri, s’en retourne vers Jésus en glorifiant Dieu à pleine voix ».
Certes, comme les neuf premiers lépreux,  nous pourrions nous contenter – et c’est déjà bien – de croire à l’amour sauveur de Dieu. Mais si nous n’allons pas plus loin, nous resterons centrés sur nous-mêmes, sur notre maladie ou notre santé recouvrée, et Dieu n’apparaît que comme moyen de guérison.

Le Samaritain, lui, va franchir l’étape décisive dans l’itinéraire de la foi : il va passer du bienfait reçu à la reconnaissance de la personne par qui ce bienfait est reçu. Pour les neuf, Jésus n’a été qu’un instrument, pour le dixième, le Christ devient une personne rencontrée dans la confiance te la gratitude. Il comprend qu’il est encore plus important d’avoir trouvé le Christ et de lui remettre sa vie que d’être guéri. Il entre en amitié reconnaissante avec celui « qui reste toujours fidèle (2e lecture).

Et c’est là qu’il peut entrer dans la louange. Le Samaritain revient sur ses pas, « en glorifiant Dieu à pleine voix ». Mais comment le fait-il ? Il glorifie Dieu en rendant grâce à Jésus. Qui en effet, sinon son Fils Jésus, nous révèle le mieux le cœur du Père et sa puissance de vie, de guérison et de salut ?

Naaman - nous l’avons entendu - avait cru devoir emporter de la terre d’Israël, comme autel pour rendre grâce. Le Samaritain n’a pas, lui, à déplacer la terre, ni à entrer en Israël : Jésus seul est, pour lui, le lieu où Dieu se rencontre. C’est là, dans cette rencontre du Christ qu’il peut alors entendre la parole de salut : « Ta foi t’a sauvé », et le mot de la résurrection : « Relève-toi ». « Si nous sommes morts avec lui, avec lui nous vivrons. Si nous supportons l'épreuve, avec lui nous régnerons. » (2 Timothée 2)

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