Trente-deuxième dimanche dans l'année C - 2009/2010

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Que savons-nous de l’au-delà ? Longtemps la Bible est restée muette sur ce sujet, voyant dans les représentations de l’au-delà des civilisations voisines autant de risque de magie. Il faut attendre les eux livres des Maccabées pour que le foi en la résurrection apparaisse dans les milieux pharisiens (1ère lecture) Jésus s’inscrit dans cette mouvance la. Qu’en dit Jésus ? Eh bien, essayons de suivre pas à pas, phrases après phrases, les convictions de Jésus, qui sont aussi celles de notre foi.

« Ils sont semblables aux anges »

Qu’il y ait un monde à venir ne fait aucun doute pour Jésus. Il l’affirme tranquillement, mais en nous faisant renoncer à toute représentation de la résurrection des morts. « Ils sont semblables aux anges », dit-il. Or, un ange, pur esprit, nous ne pouvons pas le décrire. C’est tout à fait hors de nos prises. Jésus dit seulement qu’il n’y aura plus besoin de se marier, de procréer, parce qu’on ne mourra plus.  Il faut renoncer à imaginer cette vie de l’au-delà et garder une très grande sobriété à son propos. Que pourrait-on dire à l’enfant qui va naître et qui encore dans le sein de sa mère pour lui « dévoiler » la vie qui l’attend ? Qu’y a-t-il de commun entre la chenille rampante et le papillon qui volette ? C’est à la fois le même être qui continue, et pourtant, c’est une toute autre vie. La tige de blé verte est toute autre que le grain de blé. Ce sont là autant d’images qui suggèrent discrètement la résurrection qui nous attend.

« Ils sont fils de Dieu en étant héritiers de la résurrection ».

Jésus franchit ici un nouveau pas. Nos défunts, dit-il, sont introduits dans l’intimité du Père. C’est encore plus beau que tout ce que nous pourrions rêver. Vivre en « fils de Dieu » est la plus grande félicité, et Jésus s’y connaît sur ce bonheur d’être « fils ». « Dieu nous a prédestinés à être pour lui des fils adoptifs, par Jésus-Christ, sous son regard, dans l’amour », dit saint Paul (Ephésiens 1, 4-5).
Comme tout ce qui touche à Dieu, nous n’avons aucun moyen de nous représenter de telles réalités. Notre seule possibilité est de croire que «  le Seigneur, lui, est fidèle : il vous affermira et vous protégera du Mal » (2e lecture).

« Le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob,
n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants. »

La certitude qui est celle de Jésus sur la résurrection de nos morts s’appuie sur deux  réalités de foi essentielles :

1°) L’amour de Dieu nous aime par-delà la mort. Abraham, Isaac et Jacob, ne sont pas morts pour Dieu, mais vivants. Si ceux que Dieu a créé, Abraham, Isaac, ou Nathalie, ou Henri, étaient voués à un néant définitif, ce serait que l’amour de Dieu aurait échoué.  On n’est pas loin du blasphème ! Dieu n’aime pas qu’à moitié ou pour un temps. Que serait un survie qui ne serait qu’un ballet d’ombres  dans l’obscur shéol. La puissance de l’amour de Dieu n’est pas aussi éphémère.

 2°) La vie éternelle n’est pas une simple continuation de la vie terrestre. Le papillon n’est pas une chenille congelée, la tige de blé un grain grossi et prolongé. Elle est un don de Dieu qui glorifie notre corps et notre esprit terrestres. Dès à présent, laissons transfigurer notre vie quotidienne par cette espérance. Et plein de confiance , reprenons le psaume de ce jour : « Garde-moi comme la prunelle de l'œil ; à l'ombre de tes ailes, cache-moi. Et moi, par ta justice, je verrai ta face : au réveil, je me rassasierai de ton visage. »

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