Cinquième dimanche ordinaire C - 2009/2010

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Nous voilà arrivé dans la deuxième partie du credo. C’est la plus développée, celle qui est au centre même du christianisme.

Jésus Christ.

Nous sommes habitués à ces deux mots associés que nous entendons depuis l’enfance. C’est déjà une formidable profession de foi. Dire Jésus Massiah en hébreu Jésus Christos en grec, c’est dire que Jésus, un charpentier de Nazareth, est celui qui a été parfumé par l’huile qui consacrait jadis les rois et les prophètes, pour être le libérateur. Cet homme né d’une femme juive, nous croyons qu’il assouvit la soif de bonheur sans limite non seulement de son peuple, mais de tout homme et de toute femme.

Et tout cela naît paradoxalement d’une mort effrayante sur une croix après une souffrance et un total sentiment d’abandon. Mais l’incroyable s’est produit, dont les saintes femmes puis les apôtres sont témoins et dont la « rumeur » est arrivée jusqu’à nous : le crucifié est ressuscité. Je me rappelle un de mes filleuls enfant (3-4 ans) dans le jardin où il cherchait des œufs un dimanche de Pâques. Il se précipite vers moi en criant : « Tu sais quoi, parrain ! Jésus est ressuscité ! » Le tout premier credo de l’histoire chrétienne nous l’avons entendu dans la deuxième lecture : « Avant tout, je vous ai transmis ceci, que j'ai moi-même reçu : le Christ est mort pour nos péchés conformément aux Écritures, et il a été mis au tombeau ; il est ressuscité le troisième jour conformément aux Écritures, et il est apparu à Pierre, puis aux Douze… » La résurrection de Jésus n’est pas un rêve, un symbole, une idée : c’est l’expérience la plus bouleversante de l’histoire, dont il reste en creux une trace matérielle : le tombeau vide.

 Seigneur.

A partir de cette expérience inattendue, les premiers témoins ont relu les souvenirs de leur vie commune avec celui qu’ils appellent Christ. « Maître », dit d’abord Pierre, Puis, après la prise d’une grande quantité de poissons, il l’appelle avec l’effroi devant le sacré comme celui qu’éprouvait Isaïe dans la première lecture : « Seigneur ». C’est un saut qualitatif important, car Kurios, Seigneur en grec, est la traduction du mot hébreu par lequel les Juifs désignent le nom de Dieu, JHWH, car par respect pour Dieu, nos frères juifs ne veulent pas prononcer son nom. Déjà, en filigrane, cette appellation annonce ce qu’on affirmera plus tard avec force : cet homme est Fils de Dieu.

Fils Unique.

Le Fils unique s’est fait homme en Jésus. « Le Verbe s’est fait chair et il a habité parmi nous » (Jean 1). Dieu se fait homme, parce que Dieu est Amour et se veut solidaire  des hommes jusque dans leurs situations les plus tragiques. C’est le sens de l’image de la descente aux enfers, que traduit l’icône orientale montrant le Christ foudre arrachant Adam et Eve des profondeurs de la souffrance, du mal et de la mort.

« Dieu s’est fait homme pour que l’homme devienne Dieu » écrivait saint Athanase (IVe s.), reprit en chœur par toute la tradition spirituelle de l’Eglise d’Orient. Dieu se fait homme en Jésus Christ pour que l’homme soit heureux d’un bonheur absolu en devenant son fils par adoption, c’est-à-dire en héritant, dans le Fils Unique, par pur don et par pure générosité, de toute la profondeur de communion filiale et aimante avec le Père.

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