Sixième dimanche ordinaire C - 2009/2010

Retour

Achevons notre rapide survol du Credo demandé par nos évêques. Après avoir médité sur Dieu le Père et sur le Christ, réfléchissons sur la place du Saint Esprit.

Discret, méconnu même, l’Esprit Saint l’Esprit a d’innombrables noms : Il est flamme, il est onction, il est parfum. Il est une colombe qui vole et qui se pose – il est souffle, feu et vent et il n’est rien de tout cela … « Tu as d’innombrables noms, comment t’appellerai-je, toi qu’on ne peut nommer ? » s’écrie Grégoire de Nazianze (IVe s.) Il n’est jamais séparé du Père et du Fils. Le Fils et l’Esprit sont, selon la belle image de saint Irénée (IIe s.), « les deux mains du Père. » Le ministère de l’Esprit est de communiquer aux hommes Jésus, sa grâce, l’intelligence de Sa parole et de Sa résurrection. En même temps, en instaurant en eux et parmi eux la présence du Fils, il les oriente avec lui et en lui vers le Père,  « jusqu’à ce que Dieu soit en tous » (1 Co 15, 24-28)

Le texte du Credo se poursuit en évoquant l’Eglise. Saint Jean Chrysostome (Ive s.) disait : « Si l’Esprit n’était présent au milieu d’elle, l’Église ne subsisterait pas. Si elle subsiste, c’est un signe évident de la présence de l’Esprit ». Certes des tensions se produisent dans l’Eglise, dues au péché humain. Mais l’Esprit est la source unique des dons accordés à chacun en vue de l’édification de la maison spirituelle commune, dont tous les croyants sont les pierres également précieuses et indispensables. Souvent nos contemporains s’étonnent devant les titres  que le credo donne à l’Eglise : « une, sainte, catholique (càd universelle) et apostolique ». Mais  c’est un don de l’Esprit qui travaille dans l’Eglise et par elle. Chaque baptisé, dans l’Eglise, est sanctifié par l’Esprit et invité à répondre à l’appel à la sainteté L’Eglise est destinée au monde entier (catholique) ; elle est enfin fondée sur le ministère des apôtres (apostolique).

Lieu où agit l’Esprit Saint, l’Église cependant ne dispose pas de lui comme d’une propriété. L’Esprit se donne librement. Il est la réponse du Père à l’humble et confiante prière de l’Église, conformément à la parole évangélique : « Demandez, on vous donnera... Frappez, on vous ouvrira…  Si donc vous qui êtes mauvais savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus le Père céleste donnera-t-il l’Esprit Saint à ceux qui le lui demandent » (Luc 11, 13). La liturgie eucharistique culmine dans l’épiclèse, la prière instante adressée à Dieu d’envoyer son Saint Esprit à la fois sur les dons consacrés pour les changer en Corps et Sang du Christ et sur les fidèles pour que la réception de ces dons devienne pour eux purification des péchés, communication de la sainteté de l’Esprit. On peut en dire autant de tous les autres sacrements.

L’Esprit Saint est le souffle vital de l’Église. C’est le Métropolite Ignace de Laodicée (Syrie) qui exprimait de façon très claire cette affirmation. Il disait :

« Sans l’Esprit Saint, Dieu est loin, le Christ reste dans le passé, l’Évangile est une lettre morte, l’Église une simple organisation, l’autorité une domination, la mission une propagande, le culte une évocation, et l’agir chrétien une morale d’esclave.

Mais en Lui : le cosmos est soulevé et gémit dans l’enfantement du Royaume, le Christ ressuscité est là, l’Évangile est la puissance de vie, l’Église signifie la communion trinitaire, l’autorité est un service libérateur, la mission est une Pentecôte, la liturgie est mémorial et anticipation, l’agir humain est déifié! »

Retour