Quatrième dimanche de Pâques C - 2009/2010

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La plus grande partie du territoire de Galilée était un haut plateau rocailleux, plus adapté à l’élevage des brebis qu’à l’agriculture. L’herbe était rare et le troupeau devait se déplacer en permanence ; il n’existait ni murs de protection ni de clôtures et, pour cette raison, la présence constante du pasteur au milieu de son troupeau pour le protéger était nécessaire. Le pasteur a acquis une telle importance dans l’histoire d’Israël, qu’ils ont donné ce titre à leur roi, et que le Christ l’a choisi comme image du don de soi. Dans l’Ancien Testament, Dieu lui-même est représenté comme pasteur de son peuple. « Le Seigneur est mon berger : je ne manque de rien » (Psaume 22 [23], 1). « Il est notre Dieu ; nous sommes le peuple qu'il conduit, le troupeau guidé par sa main » (Psaume 94 [95], 7). Le futur Messie est lui aussi décrit avec l’image du pasteur : « Comme un berger, il conduit son troupeau : son bras rassemble les agneaux, il les porte sur son cœur, et il prend soin des brebis qui allaitent leurs petits » (Isaïe 40, 11).
Cette image idéale du pasteur est pleinement réalisée dans le Christ. Il est le bon pasteur qui va à la recherche de la brebis perdue ; il a pitié du peuple car il le voit « comme des brebis sans berger » (Matthieu 9, 36) ; il appelle ses disciples « le petit troupeau » (Luc 12, 32). Pierre appelle Jésus « le pasteur de nos âmes » (1Pierre 2, 25) et la Lettre aux Hébreux « le berger des brebis, Pasteur par excellence » (Hébreux 13, 20).
Le passage de l’Evangile de ce dimanche souligne quelques caractéristiques de Jésus bon pasteur. La première concerne la connaissance mutuelle entre la brebis et le berger : « Mes brebis écoutent ma voix ; moi, je les connais, et elles me suivent ». Dans l’Israël ancien, les brebis sont élevées essentiellement pour la laine et le lait. Celles-ci demeuraient par conséquent pendant de longues années en compagnie du berger qui finissait par connaître le caractère de chacune et par leur donner un nom affectueux. Ce que veut dire Jésus à travers ces images est clair. Il connaît ses disciples (et, en tant que Dieu, tous les hommes), il les connaît par « leurs noms », ce qui, pour la Bible, signifie dans leur moi le plus intime. Il les aime d’un amour personnel qui atteint chacun comme s’il était le seul à exister devant lui. Le Christ ne sait compter que jusqu’à un : et ce « un » c’est chacun de nous.
L’évangile d’aujourd’hui nous dit une autre chose du bon pasteur. Il donne sa vie pour les brebis et personne ne pourra les lui enlever. Cela explique la raison pour laquelle la liturgie nous propose l’Evangile du bon pasteur pendant le temps pascal : A Pâques, le Christ a montré qu’il était le bon pasteur qui donne sa vie pour ses brebis.
La réponse des brebis tient dans les quatre verbes que nous retrouvons dans l’évangile de ce jour :

Et puis donner ! Donner la vie et donc la recevoir dans sa plénitude puisqu'il s'agit de la vie éternelle.

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