Noël C - 2012/2013

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Dieu au-dessus de nous

Nous fêtons Noël parce qu’il y a un peu plus de 2.000 ans un enfant est né. Depuis toujours, dans toutes les religions et les civilisations, on a eu l'intuition de quelque chose, ou peut-être quelqu'un qui dépassait infiniment tout ce que nous étions et nous pouvions être, et on l'a appelé Dieu. Mais ce Dieu précisément, se définit en négatif parce qu'Il n'est rien de ce que nous sommes, Il est sans commune mesure avec nous, Il est indicible, Il est insai­sissable, inaccessible. Le père Festugière, qui fut un grand spécialiste de l'histoire des philosophies païennes à l’époque du christianisme naissant, écrivait : « Il s'est produit au premier siècle de notre ère ce phénomène extraordinaire : l'homme a cru que Dieu l'aimait. C'est la révolution la plus considérable de l'humanité. C'est ce qui a fait passer de l'homme antique à l'homme moderne. (…)  Tout en admettant communément qu'il y ait des forces supérieures à l'homme (…), il n'est pas venu une seconde à un être païen, l'idée qu'il peut être personnellement aimé de la divinité … »

Dieu avec nous

Noël, c’est se découvrir aimé de Dieu. Noël c’est accueillir Dieu qui a voulu être sem­blable à nous, qui a voulu être notre frère, notre compagnon, notre égal. L’enfant Jésus emmailloté et couché dans la crèche nous dit que notre vie vaut la sienne. La vie de l’homme vaut la vie de Dieu. Commencée dans la paille d’une mangeoire, elle a fini sur une croix plantée au sommet d’une petite colline pour nous dire tout le prix que nous valons à ses yeux. « Tu as du prix à mes yeux et je t’aime » (Isaïe 43, 4). Dieu m’aime, et c’est quelque chose de radicalement neuf et bouleversant.

C’est là le premier des deux grands piliers du christianisme : l’incarnation«  Dieu s’est fait homme pour que l’homme devienne Dieu », disait saint Athanase. Il y a un secret d’amour entre lui, Dieu et moi, l’homme.  Je suis fait pour entrer, dès maintenant, dans le flux de son intimité, de sa vie, de son feu. Dieu est avec nous, Dieu est le compagnon qui nous rejoint sur la route de nos amertumes et de nos désillusions, pour nous rendre cœur et nous ouvrir l’avenir.

Dieu en nous

Les récits de l’enfance de Jésus que nous entendons en ce temps de Noël, nous découvre aussi le second pilier du christianisme : la résurrection. Jésus n’est plus visible, Emmanuel, Dieu – avec - nous, comme il l’a été avec ses disciples en Palestine. Par sa Résurrection et son Ascension il est passé « de ce monde à son Père » (Jean 13,1).   Il nous a laissé la table de la Parole et du Pain, et aussi le visage des frères, et spécialement des plus pauvres.

Mais sa Pâque nous le rend  plus proche encore. « Le règne de Dieu ne vient pas d'une manière visible.  On ne dira pas : 'Le voilà, il est ici !' ou bien : 'Il est là!' En effet, voilà que le règne de Dieu est au dedans de vous » (Luc 17, 20-21). Dieu est en nous. Il nous attend au plus profond de notre cœur.  « Arrête, où cours-tu donc, le ciel est en toi », disait le poète mystique allemand, Angelus Silesius.

 
Oui, en cette fête, plongeons en nous-mêmes, descendons dans le silence du cœur pour le retrouver. Il  nous y attend les bras ouverts pour nous combler de son amour et de sa paix.

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