Sainte Marie, Mère de Dieu- 2012/2013

Retour

En ce premier jour de l’année nouvelle, nous célébrons la solennité de Marie, Mère de Dieu. Marie est appelée Mère de Dieu, parce qu’elle a enfanté cet homme qui s’est révélé Dieu. Parce qu’elle a donné chair à la parole de Dieu. Il faudrait l’incarnatus est ex Maria Virgine de la Grande Messe Mozart ou de la messe en Si mineur de Bach pour dire à la fois la lumineuse douceur et l’infinie simplicité, où bascule toute notre destinée humaine.

Et pourtant, cette immensité océanique dans laquelle nous devenons fils et fille de Dieu, se fait dans l’humilité et la discrétion de la naissance d’un tout petit. Dieu, le Tout Puissant,  se dit dans le nouveau-né d’une toute jeune femme que protège un jeune homme du nom de Joseph. Un enfant né dans la nuit et que sont venus voir deux ou trois pauvres bergers…Il est important d’appeler Marie, Mère de Dieu telle que le concile d’Ephèse l’a définie, en ces jours de la Nativité où cette divinité est tissée de simplicité et de beauté.

Dieu s’est fait enfant qui ne peut rien nous donner que sa présence. Il ne peut même pas encore nous donner sa parole, même pas son attention parce qu’il est un bébé qui dort, qui s’éveille, qui pleure et qui boit le lait de sa maman. Il est Dieu qui vient nous rejoindre dans nos fragilités, dans nos pauvretés, dans nos souffrances. Je ne puis recevoir le Fils de Dieu dans la personne d’un bébé que dans son humilité et sa vulnérabilité. Le mystère de Dieu, je ne puis le contempler que dans cette humanité vulnérable d’un enfant déposé dans une mangeoire. Pour avoir accès à sa divinité, il faut que je touche cette humanité délicate de Dieu fait homme. Pour rejoindre la divinité du Christ, il faut que je passe par son humanité.

Ce qui veut dire en d’autres mots que mon humanité, avec ses faiblesses et ses pauvretés, devient le chemin pour rejoindre la vie divine. Mes fragilités deviennent le point de départ de la sainteté qui est d’abord d’accepter de recevoir. Le père de Foucauld ne devient saint que lorsque, terrassé par la maladie, il se voit sauvé de la mort par le lait de chèvre dont les femmes touaregs vont le nourrir Il comprends alors qu’il ne faut pas d’abord donner, mais recevoir, se laisser faire, se laisser aimer. A la nativité Dieu nous apprend à recevoir. 

Comment puis-je contempler le Fils de Dieu présent dans l’enfant de la crèche ? En regardant la Vierge Marie.  Elle est la première à découvrir dans cet enfant Dieu lui-même. Nous qui ne pouvons que balbutier notre foi, contemplons la simplicité et la beauté de son regard contemplant l’enfant qui dort. Marie est celle qui écoute et qui garde dans son cœur. Elle se laisse conduire par la main de Dieu, un pas la fois. « Elle retenait tous ces événements et les méditait dans son cœur ». Douze ans plus tard, lorsqu’elle retrouve Jésus au Temple, après l’avoir cherché durant trois jours, et qu’il lui dit qu’il doit être aux affaires de son Père, elle ne comprend pas trop mais garde toutes ces choses dans son cœur.

Aujourd’hui dans cette solennité, demandons au Seigneur de nous faire cette année davantage ressembler à sa mère, de nous rendre plus à l’écoute de sa parole, de son amour, de son humanité pour que nous puissions entrer petit à petit, pas à pas dans sa divinité… Marie, Mère de Dieu, montre-nous  chaque jour le chemin vers ton Fils.

Retour