Premier dimanche de l'Avent C - 2012/2013

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En ce premier dimanche de la nouvelle année liturgique, Jésus nous parle de signes dans le soleil, la lune  ou les étoiles. L’Apocalypse est une manière symbolique de parler du cataclysme collectif de l’humanité abîmée par l’orgueil et l’égoïsme, et du bouleversement personnel qui nous saisit  lorsque frappe le malheur.

Dans  l’antiquité, les astres étaient d’effrayantes divinités qu’on cherchait à se concilier. À Israël, tenté de leur rendre un culte, les prophètes avaient déclaré que ces pseudo-divinités s’effondreraient minablement.  Mais quelles sont nos idoles à nous ? Pas tellement les astres. Plutôt les biens et les plaisirs de ce monde, certes bons en soi, mais dont la recherche désordonnée finit par en mirages décevants. Le seul bien véritable, le seul vrai bonheur, c’est Dieu. Ce n’est pas d’avoir quelque chose qui importe, mais d’être avec Quelqu’un.

L’Apocalypse peut être aussi la séparation cruelle d’avec l’être aimé. Le poète anglais W.H. Auden l’exprime à sa manière :

« …Je croyais que l'amour jamais ne finirait, j'avais tort.
Que les étoiles se retirent, qu'on les balaye,
Démonte la lune et le soleil,
Vide l'océan, arrache la forêt,
Car rien de bon ne peut advenir désormais. »

Tant il est vrai que lorsque l'être aimé disparaît, emporté par la maladie ou par un autre amour, tout à coup, c'est le cataclysme. La vie n'a soudain plus de sens. Même entouré d'amis, il nous faut affronter seul notre propre apocalypse intérieure.

Cependant, apocalypse signifie d’abord « révélation ». L’Apocalypse de Dieu n’est qu’une parole d’espérance : «  Quand ces événements commenceront, redressez-vous et relevez la tête, car votre rédemption approche ». Si au cœur de ces apocalypses humaines nous n'avons pas laissé notre cœur « s'alourdir dans la débauche, l'ivrognerie et les soucis de la vie » (évangile), si nous avons su rester en éveil et avons nourri en notre cœur l’attente d'une vie meilleure toujours possible, si nous avons prié « en tout temps », si nous avons pratiqué ce que recommande l’apôtre Paul : « Que le Seigneur, vous donne, entre vous et à l'égard de tous les hommes, un amour de plus en plus intense et débordant » (2e lecture) », si nous avons persévéré à croire en la vie plus forte que la mort, comme le prophète Jérémie qui ose promettre « le droit et la justice » (1e lecture) au moment où la ville de Jérusalem est détruite et sa population déportée vers Babylone, alors nous n'avons rien à craindre.

Alors l’Apocalypse devient Bonne Nouvelle. Elle fait déjà pressentir comment, au grand jour du salut, les astres de la création nouvelle s'allumeront, comment le soleil de justice ne manquera pas de se lever, comment celui « qui montre aux pécheurs le chemin » est « le Dieu qui me sauve » (Psaume 24).

Entrons dans l’espérance, dans la confiance totale en Celui qui nous donne de nous redresser, de relever la tête. Restons éveillés et prions !

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