Deuxième dimanche de Pâques C - 2012/2013

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A l’occasion de la canonisation de la religieuse polonaise sœur Faustine, le pape Jean-Paul II a institué le « Dimanche de la Divine Miséricorde » le deuxième dimanche de Pâques. Ceci n’est pas sans rappeler aux catholiques du diocèse de Liège en Belgique, la figure de sainte Julienne de Cornillon, une mystique du XIIIe siècle qui est à l’origine de la « Solennité du Corps et du Sang du Christ » qui fut étendue à toute l’Eglise. Pas plus que la sainte polonaise, la mystique belge n’apportait certes rien de nouveau à la révélation. Simplement, l’une comme l’autre, ont reçu le charisme d’en faire ressortir un aspect. En un temps où la foi en la présence réelle du Christ dans l’eucharistie était mise à mal, l’initiative de Julienne de Cornillon a permis au peuple chrétien d’approfondir sa foi eucharistique. De même, au-milieu des terribles souffrances des deux guerres mondiales, la mission de la religieuse polonaise est de tourner les hommes et femmes des XXe et XXIe siècles vers le cœur de Dieu « riche en miséricorde»
 Cette miséricorde, contemplons-la se déployer dans l’évangile. « Les disciples avaient verrouillé les portes du lieu où ils étaient, car ils avaient peur des Juifs. » Comme des petits enfants apeurés se cachent sous ses couvertures, les disciples se sont enfermés derrière des murs et des portes verrouillées. Pour les rencontrer, il faudrait abattre ces murs sensés procurer la sécurité et briser ces serrures montées par la peur.

 « Jésus vint, et il était là au milieu d'eux. Il leur dit : ‘ La paix soit avec vous ! ' » A cette heure d’angoisse, seul Jésus est capable de franchir ces murailles. Il est là, capable d’atteindre ses amis, même quand ils se sont enfermés. Et que vient-il apporter? Au moins deux choses : écarter les murs qui séparent et apporter la paix. Par sa simple présence, la paix envahit les profondeurs des cœurs emprisonnés pour  les pacifier, les libérer, les envoyer au grand vent du large.

 « La paix soit avec vous ! De même que le Père m'a envoyé moi aussi je vous envoie. » Le Christ est là au nom du Père. Les disciples seront présents au nom du Christ et donc du Père. Chacun de nous, par l'écoute des disciples, nous serons présents en vérité au monde pour lui donner la paix au nom du Christ et donc au nom du Père.

« Recevez l'Esprit Saint. » Quand nous recevons le Christ, nous recevons l'Esprit Saint : Dieu se donne tout entier. Le Christ dépose délicatement, au cœur de ce que nous sommes, la vive flamme d'amour qu’est l'Esprit Saint. Recevoir le Christ, c'est recevoir l'Esprit Saint et c’est être habité par le Père. C’est laisser Dieu Trinité, faire en nous sa demeure.

« Tout homme à qui vous remettrez ses péchés, ils lui seront remis ; tout homme à qui vous maintiendrez ses péchés, ils lui seront maintenus. » Recevoir Dieu en nous permet alors de participer à son action miséricordieuse. C’est ce que nous montre la première lecture, celle des Actes des apôtres : « à Jérusalem, par les mains des Apôtres, beaucoup de signes et de prodiges se réalisaient dans le peuple. »

« Sois sans crainte. Je suis le Premier et le Dernier, je suis le Vivant : j'étais mort, mais me voici vivant pour les siècles des siècles, et je détiens les clés de la mort et du séjour des morts » (2e lecture). C'est le Christ ressuscité, vainqueur de la mort, qui devient notre volonté, notre amour, pour nous conduire dans la paix au Père. Et cette paix que nous recevons de lui, il la transmet à travers nous, à toutes celles et ceux qui, sur notre route, ont tant besoin de miséricorde.

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